Echappée Belle 2016 (voyage aux pays des cailloux)
Seconde participation à
l'Echappée Belle après la 1ere édition de 2013. Je redoute ce
parcours car j'avais fini entre les Férices et Aiguebelle avec une
tendinite aux releveurs du pied gauche. La douleur avait été
particulièrement intense, pendant 35km j'avais vraiment morflé…
C'est donc en redoutant
la même tendinite, que j'aborde cette nouvelle édition avec
l'espoir de ne pas l'avoir et de profiter du nouveau tracé pour être
plus rapide, je vise 33h contre 35h14 en 2013. Mais si je fais 34h,
ça me va très bien aussi.
L'équation est
compliquée car j'ai fini l'Ultra Di Corsica avec une inflammation
des tendons à la patte d'oie de la jambe Gauche, qui a été pénible
à gérer durant tout l'été, elle revenait régulièrement sur les
sorties dès 3h de course, sans créer de douleur insupportable mais
une gêne qui m'a obligé à ralentir dans les descentes.
Pour compléter le
tableau, 1 semaine avant la course, une radio révèle que je penche
à gauche (9mm d'écart au niveau du bassin), postural ou jambe plus
courte, c'est assez pour porter des semelles, Laurent me rassure il
penche de l'autre côté avec la même amplitude…de toute façon
trop tard pour s'adapter. Un essai d'une journée me donnant la
sensation de marcher sur un trottoir à gauche, je suis les conseils
de tout le monde : pas de semelle ortho. J'y vais en mode B²
(bossu-boiteux).
En tout cas, voilà une
explication aux blessures de la jambe gauche : tendinite voute
plantaire (2012), releveur (2013-2014) et patte d'oie (2016).
A part ça, grosse
fatigue depuis fin juillet qui tend à s'estomper 1 semaine avant la
course, enfin des sensations qui reviennent, ça faisait longtemps (2
mois à me trainer avec un moral au plus bas).
Au moins je connais assez
bien le parcours, excepté la fin depuis le Col du Champet en gros
20km un peu flou pour moi.
Contrairement à 2013,
j'ai bien trainé mes chaussures sur la montée "Vizille -
l'Arselle", histoire d'améliorer mon temps sur cette partie et
ne pas me prendre la misère d'entrée de jeu.
Avec Céline qui m'a bien
boosté, on a préparé aux petits oignons l'ensemble des ravitos
histoire de ne pas à avoir à cogiter sur place. Elle assurera les
ravitos : Arselle, Habert Aiguebelle, Pleynet, Gleysin, Super Collet,
Val Pelouse et Pontet, me reste à gérer, La Pra, Jean Collet,
Périoule et trouver si besoin des points d'eaux sur les Chalets.
Je suis anormalement
détendu avec la course, je dors bien ce qui est presque inquiétant,
bon heureusement la dernière nuit je commence à bien cogiter
histoire d'être en dette de sommeil avant le départ, sinon c'est
trop simple !
Céline est au taquet,
super au point, la course va se jouer à deux, sans elle, ce n'est
même pas la peine d'espérer carburer.
Vizille
– Arselle : 16,5km 1488md+
4h30 le réveil sonne
même pas, on est déjà réveillé, pas trop besoin de parler,
chacun se prépare, pas de perte de temps, la flippe commence à
m'envahir, vais-je aller au bout, j'ai encore des doutes, la canicule
est annoncée.
5h45 on arrive sur le
départ à Vizille, je trace au pointage, discute avec un Corse qui
n'est pas très rassuré, Florent fait une dernière intervention au
micro et se replace loin dans la masse, je ne peux plus le repérer
pour le saluer.
6h04 le départ est
donné, on est parti, fait déjà chaud, ça va moins vite qu'en
2013, du coup, je me décide à partir seul devant et sortir en
premier du parc, pour retrouver Céline une dernière fois avant la
montée à l'Arselle.
Chacun prend son rythme
dans la montée, je fais sans trop mollir ni trop forcer, les
premiers sont déjà loin devant, quand j'atteints Mont Jean où je
salue le couple de vieux qui nous regarde passer, je prends de l'eau
à la fontaine et file tout content vers Mont Sec, les signaleurs
signalent, tout va bien.
Lac David |
La montée à Mont Sec me
permet de rattraper Fabrice d'Aletto et Matthieu Craff
(respectivement 1er et 2nd de challenge UMNT),
on discute bien, je les taquine un peu en montée, ils sont plus
rapides que moi donc ils me redoublent facilement, bref, ça roule
bien, je leur parle un peu du parcours.
A l'Arselle, je passe
20ème un peu avant eux en 2h10 (2h20 de prévu), 16min de
mieux qu'en 2013.
Céline me turbine un
ravito xpress et je repars pour 7h jusqu'au habert d'Aiguebelle notre
prochain point de rencontre.
Je ne demande pas mon
classement, pour le moment j'essaie de tenir mes prév' et reste en
observation de mes temps de passage, pour la place on verra plus
tard.
Arselle
– refuge de La Pra : 27,7km 2102md+
au dessus de La Pra |
Le cheminement vers La
Pra est devenu familier, je rattrape quelques coureurs dans la montée
au lac David dont Olivier Morin qui est assez tenace et me suit bien.
sous Doménon |
Arrivé à La Pra, sur la
réserve, mon inflammation à la patte d'oie commence à faire des
siennes, je ralenti en descente pour éviter que ça ne se dégrade,
en montée pas de soucis.
Super accueil des
bénévoles qui font le max pour remplir mes bouteilles.
4h12 de course, 2h01 pour
cette étape (2h de prévu) 16ème .
La Pra
– Refuge de Jean Collet : 38,4km (3268md+)
Col de freydane |
Doménon |
Doménon |
sous la croix de Belledonne |
Lac blanc |
Samuel (2ème
au classement duo) repart juste devant moi, on va se relancer
jusqu'au Pleynet, je le double avant la dernière montée à la Croix
de Belledonne et c'est le duo D'Aletto – Craff qui me double dans
cette montée, ils semblent apprécier le caillou Belledonnien qui
leur semble plus facile qu'en Corse, "ce n'est que l'apéro les
gars !".
Devant nous, il y a deux
espagnols, Pablo Criado Toca (6ème TOR 2015) et Pépélu
Ballester, je dis à Fabrice et Matthieu qu'ils peuvent les
rattraper, moi je suis plus lent dans cette montée, un peu au
ralenti, j'appréhende la descente par rapport à ma patte d'oie.
Je bascule dans la
descente, croise quelques coureurs dont un japonais, puis le nouveau
chemin travers à flan vers le col de Freydane, c'est mieux qu'en
2013 (34,3km 5h49, 16min d'avance sur les prévisions).
Les pointeurs m'y
pointent et m'incitent à la prudence, pas de soucis, la moraine est
mythique, une descente très jolie et très raide dans un terrain
bien comme il faut.
Rochers rouge |
Au lac Blanc je compte
7min de retard sur les deux espagnols, le duo D'Aletto-Craff est
passé devant, j'arrive au refuge de Jean Collet 1min derrière
Romain Olivier qui vient juste de me doubler, je lui dit de ne pas
aller trop vite, il ne comprend pas (il est 9ème au
challenge UMNT je suis le 10ème) …
Au refuge, Nicolas
Moyroud m'explique son abandon à l'UT4M, problème de ménisque et
me montre là où il a commencé à avoir mal,…c'est la même zone
que moi…"heu et si j'avais moi aussi le même problème",
…
6h36 de course (6h50 de
prévu), 17ème .
Refuge
Jean Collet – Habert d'Aiguebelle : 47,1km 3991md+
Je repars complètement
démoralisé à broyer du noir, à remettre en question l'ultra, à
me dire que je préfère abandonner que de ne plus pouvoir faire de
snow ou de la rando… gros passage à vide, j'avance sans
conviction vers le habert d'Aiguebelle, prêt à tout laisser tomber…
refuge Jean Collet |
Au habert d'Aiguebelle,
revoir Céline me redonne le moral, je lui dis que je n'irai pas à
l'ultra du Sud de la France (octobre, 165km), pas certain qu'elle me
croit, parole de traileur, parole d'al---lique…en attendant, elle
m'a remonté le moral, je suis dans un bon tempo malgré ce que j'en
pense, les jambes tournent bien.
8h53 de course (9h20 de
prévu), 15ème .
Habert
d'Aiguebelle – Pleynet : 63,4km 5500md+
Habert d'Aiguebelle |
J'attaque l'Aigleton, un
peu mieux, après tout, cette gêne à la patte d'oie ce n'est pas
encore de la douleur et tant que ça reste une sensation "bizarre"
je décide de poursuivre.
Samuel me rattrape dans
l'Aigleton, on attaque ensemble le col de La Vache, Pablo et Pépélu
en ligne de mire, je suis surmotivé et relance Samuel, dans ma tête
(on va les rattraper !).
Je revois après le
départ, Dominique Jacquemet qui descend le col dans notre direction,
il me dit que ème et que je n'ai qu'à garder
mon allure.
je suis 15
On passe le col de la
Vache, les deux espagnols sont loin, trop loin pour que je puisse
espérer les rattraper. Mon rythme en descente est plus tranquille.
On se retrouve avec
Samuel au niveau des Lacs puis dans la dernière bosse avant le
Pleynet, on
Col de la Vache |
bascule ensemble sur la station en ayant rattrapé Pépélu qui s'est arrêté à un petit ruisseau.
Samuel me laisse au
Pleynet, il a fini son relais en 2nde position des duos,
son pote finira le boulot proprement pour garder cette bonne place.
12h42 de course (12h20 de
prévu) 14ème . Arrêt base de vie : 11min (20min de
prévu).
Au Pleynet, Céline me
regonfle le moral. Autour de moi, il y a du dégât, Lionel Trivel
vient d'abandonner, Matthieu Craff est un peu agare, il est tombé en
s'endormant durant la course.
Pleynet
– Gleyzin : 78,6km (6500md+)
Fabrice est déjà
reparti. Pablo Criado Toca demande à Pépélu ce qu'il a et repart
sans lui, je le suit cette fois-ci le moral est meilleur, toujours
pas de douleur insupportable, tout juste la même gène, même
principe, économie en descente et taquet en montée.
Matthieu s'étant levé
avant moi du "banc où l'on se goinfre", je l'imagine
devant Pablo, ça me fait deux coureurs à rattraper…
Au Cley, toujours
personne, t'ain ils avancent bien, bon heureusement à partir de ce
point, ça grimpe jusqu'au premier chalet des Valloires, c'est
incourable à nos niveaux de fatigue, la marche nordique inclinée
s'impose comme la seule technique.
A ce jeu là Pablo semble
moins bon, je le revois, il est désordonné dans ses gestes, bref,
il coince, je le double et l'encourage, en sortant de la forêt où
j'avais rencontré Mickaël en 2013, il n'est plus en vue (il se
réserve peut être pour le TOR dans 2 semaines).
Devant les bénévoles
m'encouragent, je les rejoins, il ne fait pas froid, comme un regain
de vitalité en buvant un petit café servi par les bucherons du
coin, dans la fontaine, quelques bouteilles refroidissent, je me
contente de l'eau.
depuis Grand Rocher |
A côté, je suis surpris
de voir Fabrice d'Aletto, qui ne peut plus s'alimenter, ni boire
depuis le Pleynet. Un secouriste l'interroge, je lui conseille de
continuer jusqu'au Gleyzin. Il me dit que Matthieu n'est pas
devant…(Matthieu parti après moi, abandonnera au Gleyzin).
Faudra bien que Fabrice
et Matthieu reviennent cocher l'Echappée Belle et visiter le
Moretan, ils pourront ainsi mieux comparer par rapport à la Corse et
se faire un avis.
Le bucheron qui me sert
ce petit café du soir avec une petite barre de céréale, me dit que
je suis 9ème et qu'il y a 2 coureurs bien entamés
devant… effet booste garanti, très bon pour le moral, y a plus
qu'à repartir tranquille jusqu'au chalet du Léat puis descendre au
Gleyzin.
Ma frontale est allumée
au même endroit qu'en 2013, je suis à peu près dans les mêmes
temps de passage, sauf que le parcours est plus difficile avec du
rabe (Aigleton et Pleynet), toujours aussi prudent en descente, au
loin je vois le Pleynet illuminé, la silhouette des sommets
Belledonniens, le ciel étoilé, quelle magie cette nuit commence
bien, rien à jeter tout est beau, technique, rugueux par moment mais
beau.
J'arrive au Gleyzin en
croisant un coureur qui sort du ravito, il m'encourage, je ne le
connais pas, première fois que je le vois mais je le reverrai
bientôt allongé sur un banc…
15h59 (15h50 de prévu).
8ème .
Au ravito, accueil
chaleureux, bon humeur, bonne ambiance avec les bénévoles et autres
accompagnateurs. Céline assure plus que bien, pour le moment on
réussit notre course. Ca ne pinaille pas, les autres coureurs
arrivent déjà, Olivier Morin, Joris (1er de la traversée
Nord de Belledonne en 2014) et Pablo. Preuve que je me traîne en
descente.
Je merde un peu sur la
flotte avec Céline, manque de lucidité, 500ml de trop de trimbalé
alors que ce n'était pas prévu, je m'entête avec l'idée de
prendre 1 litre, ce qui n'est pas nécessaire pour rejoindre le
refuge de l'Oule.
Gleyzin
– Super Collet : 97,6km 8600md+
Col Moretan |
De mon côté, je reste
en mode économique, juste ce qu'il faut pour voir où poser les
pieds sans s'endormir, seule la musique m'accompagne, les morceaux à
juju savent réveiller les zombies…
Devant, une frontale au faisceau puissant fait des allers et retours, tel une phare Breton à l'entrée d'un port, je suppose qu'un bénévole nous surveille, puis le phare s'éteint, il a dû partir…
Je continue de monter et
sous le refuge à 100m, allongé dans l'herbe un
zombie-traileur-cramé-complet, je ne le réveille pas et averti plus
haut le bénévole qui descend le voir, ils ont déjà été
prévenus.
Sur un banc, allongé et
endormi, Steeve Dobert (1er jusqu'au habert d'Aiguebelle,
puis 2nd au Pleynet, encore 5ème au Gleyzin,
il finira 25ème en 39h06).
Je fini par passer le
fameux Moretan en 6ème position, le groupe de bénévole
est au top avec le coup de corne qui réveille bien et là on est
bien sur ce col, il est 00h24 samedi, pas réussi à le passer dans
la journée de vendredi. 18h20 de course (pile dans mes prév').
La descente est très
sécurisée par rapport à 2013, c'est pullman, au moins 500m de
cordes fixes, pas suffisant, Olivier Morin et son pacer me doubent,
ils ont les jambes en descente, je suis moins speed, pô grave, la
route est longue.
Au ravito des Périoules,
stand 4 étoiles, pfff et bien, si on devait éditer un guide
michelin des ultras, je pourrais dire que là c'est grand confort par
rapport à 2013, toujours aussi bien accueilli dans la nuit, Joris
m'a lui aussi doublé juste avant le ravito, il a du mal à
s'alimenter.
Je discute donc avec tout
ce beau monde et les interrogent sur Pablo Criado Toca qui ne devrait
pas tarder, on repart quand les bénévoles aperçoivent sa frontale.
Il est 1h22, prochaine étape Super Collet, via un nouveau tracé.
Olivier et son pacer son
loin devant, Joris n'est pas en vue quand j'entame la nouvelle
montée.
Je commence à être
moins efficace en montée, la fatigue et la somnolence me
ralentissent, je n'ai pas bien étudié cette partie jusqu'au refuge
de la Pierre Carré, "combien de dénivelé ?",
c'est long et pénible mais ça fini par basculer, une frontale m'a
rattrapée, je ne sais pas qui c'est, j'imagine Pablo Criado Toca au
râle émis, bouhouou, pas le moment de faiblir, il est au taquet
l'animal !
On bascule à 50m d'écart
sur le refuge de la Pierre Carré, il y fait un arrêt, je poursuis
vers Super Collet, je reconnais le chemin, dernier petit col avant
d'apercevoir le ravito éclairé par de gros
halogènes, il ne me
rattrape pas, ouf, j'allonge la foulée sur la prairie, plus que
300m, changement de
direction sur une piste, 2 petits drapeaux puis plus rien, ok je trace par la prairie du bas direct sur le ravito et plouf plouf et replouf de chez plouf,…argggggg les chaussures sont remplies d'eau après 97km, c'est pas bon du tout !!
direction sur une piste, 2 petits drapeaux puis plus rien, ok je trace par la prairie du bas direct sur le ravito et plouf plouf et replouf de chez plouf,…argggggg les chaussures sont remplies d'eau après 97km, c'est pas bon du tout !!
Au ravito, Céline me dit
que je tourne bien, me propose de changer mes chaussettes, je refuse
car je crains que cela n'arrache les compeeds, pensant que cela
allait sécher. A côté Olivier est mal il a envie de vomir, les
bénévoles assurent le service parfait, repas chaud et café. Pablo
arrive et non… c'est Joris, voilà j'ai un peu déliré.
21h42 de course (22h de
prévu). 7ème .
Super
Collet – Val Pelouse : 114km 10200md+
Refuge Clarans |
Férices |
Je repars avec le même short même pas froid, il est 3h46, dans quelques heures il fera jour et de nouveau le soleil devrait me réchauffer un peu plus et surtout me réveiller.
Bens |
Olivier et son pacer ne
tardent pas à me poursuivre, gros tirage de bourre avec Olivier
depuis le lac David (26,3km). Plus de 70km qu'il s'accroche.
Dans la bascule vers le
refuge Claran, je reste à leur portée ma frontale trahie ma
présence, c'est plus tortueux jusqu'au torrent, ils ne peuvent plus
me voir dans la foret, quelle bataille ! Je passe en mode combat.
Nouveau pointage au
chalet nouveau, je file rapidement car j'aperçois les deux frontales
qui descendent mon avance est minime 5min à peine ?
Au chalet des Férices
(106,5km, 24h17 de course pour 24h30 de prévu), je refais le plein
grâce aux bénévoles, toujours dans la bonne humeur, le jour
commence à se lever, suffisamment pour éteindre ma frontale et
ainsi disparaître des radars de mes deux poursuivants.
Ce chemin est celui fait
le dernier dimanche avec Céline, je le connais bien, dans chaque
passage de col j'essaie de disparaître du champ de vision d'Olivier
qui a fini par réduire mon avance, je résiste jusqu'à Val Pelouse.
Cette fois-ci je ne suis
bien mieux qu'en 2013, où mon père et Eric m'avaient retrouvé en
miette complétement défoncé par la douleur de la tendinite des
releveurs. Soulagé pour la suite, j'efface ici un mauvais souvenir.
Avec Céline on speed
grave, le ravito est vraiment xpress, je suis toujours 6ème
et repars quand Olivier arrive.
26h08 (26h45 de prévu).
Val
Pelouse – Le Pontet : 131km 11100md+
en allant à Val Pelouse |
Dans la descente vers les
sources de Gargoton (118km), les ampoules aux deux talons qui ont
commencé en descendant les cols avant Val Pelouse, deviennent vite
pénibles, je sais que la fin sera maintenant difficile à supporter,
reste 25km à serrer les dents, pas question de lâcher, les pieds en
feu, j'avance au mieux.
Jusqu'au sommet du Grand
Chat (122km) je peux m'en sortir correctement, Olivier n'est pas en
vue et devant, le 5ème n'a que 7 min de marche, d'avance
(un photographe m'a confirmé qu'il s'agissait d'un solo), ce n'est
rien, il nous reste 22km.
Mais voilà, mes pieds me
font trop souffrir, la descente devient terrible, au col du Champet
(124km) je sais que je ne pourrais pas rattraper le 5ème
et que la 6ème place va être très compliquée à
garder. Le Jabby n'a pas pu venir mais sa présence se fait sentir,
l'animal a laissé des traces de pneus par ici.
Dans la descente vers le
Pontet, ça dégénère, les ampoules éclatent aux deux talons alors
là c'est sûr j'ai un appui moderne "avant du pied" si
cher aux spécialistes, la voute plantaire droite participe au feu
d'artifice avec une belle surface de frottement qui décolle la peau,
les petits doigts de pied, malgré leur protection, décident de
rajouter de petits picotements d'aiguilles, c'est laborieux…
Dans cette laboure, les
sentiers sont raides et entrecoupés de pistes plus douces, je me
traine mes pieds ne supportent plus le moindre caillou, Olivier ne
tarde pas à arriver, je peux quand même le rattraper avant le
dernier ravito (131km) de la Grange, je lui propose de finir
ensemble.
Avec Céline on assure ce
dernier ravito dans une chaleur déjà pénible, 11h31 samedi.
29h27 de course (30h25 de
prévu).
Le
Pontet – Aiguebelle : 144km 11600md+
Olivier quitte le ravito
après moi et me rejoint facilement, il a bien géré et est plus
frais, il compte finir en 2h, les 13km qui nous reste, c'est plus
rapide que le 1er de 2015, je mise sur 2h30.
sous Aigleton |
La fin reste mine de rien assez difficile, moins qu'en 2013 mais quand même ça grimpe encore pas mal (500md+) droit dans la pente, dans la descente finale je ne peux pas suivre Olivier parti devant, il aura eu le temps de me dire que l'on avait 25min d'avance sur le 8ème .
La course est donc
stabilisée, je n'ai plus qu'à supporter mes ampoules et la chaleur,
un dernier point d'eau improvisée par une habitante-bénévole me
sauve la mise, j'avais déconné en refusant les 500ml que Céline
devait me mettre dans le sac au précédent ravito.
Aiguebelle, enfin, la
ligne est franchie avec soulagement et joie intérieure, satisfait,
je peux sonner cette fameuse cloche qui n'était pas là en 2013 …
31h35 contre 35h14 en 2013, y a du mieux !
Olivier est passé 4min
avant moi et le 5ème Romain il y a plus de 30min, j'ai
donc bien ramassé sur cette section.
7ème, place
inespérée vu le niveau au départ, devant ils ont pris plus de
risque et ont fissuré avant moi. D'après ma cote Itra je devrais
être 25ème …comme quoi, les chiffres ça ne fait pas
tout, même si mon temps correspond à ma cotation, preuve aussi que
les autres ont fait une contre-performance, je suis juste à mon
niveau. Avec une moindre chaleur je n'aurai pas été aussi bien
classé, c'est le jeu.
L'accès à la douche me
semble interminable, le corps se raidit, mes ampoules deviennent
insupportables, une chaussette pleine de sang, l'eau enlève la terre
collée, le sel, le sang. Changement d'habit, changement de journée,
place au retour et à une vie normale, celle d'en bas, ma tête est
restée quelque part là-haut, elle reviendra plus tard.
Ca reste ma meilleure
course en terme de gestion, si je devais tenter d'améliorer mon
temps, ce sont les descentes qu'il me faudrait attaquer comme à
l'UT4m90 de 2015, où j'étais capable d'allumer fort. J'ai donc peut
être une petite marge de progression mais risquée.
Je peux regarder
sereinement Belledonne, y retourner visiter le jardin et discuter
avec les cailloux.
Cet ultra est un peu un
voyage au pays de mes souvenirs de randonnées, cette nouvelle
participation laissera de nouvelles images, impressions. Entre 2
ravitos, Céline m'a permis de voyager plus vite. La tête s'évade
par moment et le corps avance, limiter la douleur, gérer le reste et
surtout ne jamais s'endormir.
La préparation du coach,
souvent difficile, éprouvante, a payé, 4 jours après je peux de
nouveau courir légèrement et penser à la prochaine. J'avance plus
vite et encaisse mieux.
Merci à mon frère et ma
sœur qui ont assuré le suivi live pour prévenir Céline de mon
avancée entre deux points de rencontre.
Relire les 33 messages de
soutien est un délice d'après course qui fait très plaisirs, merci
à vous.
Concernant l'UMNT, je
suis désormais 6ème provisoire, 4 places de gagnées
avec l'Echappée Belle, ça ne devrait pas suffire pour me maintenir
à cette place mais c'est grisant :
Classement
|
Nom | Prenom |
Etape
1
|
Etape
2
|
Etape
3
|
Etape
4
|
Etape
5
|
Total
|
1
|
ROUANET | Renaud |
560
|
0
|
678
|
0
|
732
|
1970
|
2
|
CHAVET | Cedric |
515
|
0
|
732
|
0
|
696
|
1943
|
3
|
OLIVIER | Romain |
0
|
530
|
601
|
0
|
678
|
1809
|
4
|
D'ALETTO | Fabrice |
530
|
0
|
696
|
575
|
0
|
1801
|
5
|
CRAFF | Matthieu |
502
|
0
|
632
|
545
|
0
|
1679
|
6
|
GIRAUDEAU | Xavier |
0
|
0
|
516
|
463
|
647
|
1626
|
7
|
VERDIER | Philippe |
489
|
489
|
0
|
530
|
0
|
1508
|
8
|
TRIVEL | Lionel |
575
|
0
|
714
|
0
|
0
|
1289
|
9
|
LONGEARET | Sebastien |
383
|
488
|
367
|
0
|
1238
|
|
10
|
LE SAUX | Christophe |
0
|
502
|
0
|
0
|
714
|
1216
|
Merci à l'orga'
(Florent, encore bravo) aux bénévoles très accueillants, sacré
bel itinéraire, roulant juste ce qu'il faut (dans le parc de Vizille
et à l'arrivée).
Belledonne c'est roulant ;) ! bravo l'ami c'est à peu près la course que je visais, mais j'avais omis la fatigue générée par l'orga, bonne eclate quand meme et surtout très content de te voir devant avec olivier.
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