Corsica i u trailu

golfe de Porto
Retour de Corse où le programme trail était mixé avec des après midis à la plage, la chaleur m’obligeant à courir tôt. Dans un premier temps à Porto, je me trouve un itinéraire bien difficile, un employé du camping me le confirme et m’indique qu’il suffit d’ouvrir le portail à vache (130m) au fond du camping et de suivre le chemin mais de faire gaffe aux kairns. Il me précise aussi que le petit jeune à la terrasse a établi le record en 1h15 pour atteindre le sommet de Capu d’Orto (1294m) je ne connais  pas la distance mais c’est court avec 1170md+.
Plage de Porto avec Capu d'Orto
Yes j’ai un itinéraire au sortir de la tente suffit de faire 200m et c’est parti. Première sortie dès le lendemain de notre arrivée, le matin, je vise direct  Capu d’Orto, j’apprécie la technicité de ces sentiers qui sont bien défoncés (terre instable, cailloux, grosses marches et racines qui accrochent le pied (initialement je devais courir 1h sur le terrain le plus plat possible, pas pu résister à cette montagne, ce sera 2h37 en terrain défoncé, le pied).

Après le Foce (col) d’Orto (998m), faut choisir la bonne ligne de kairns, là c’est le bordel je prend une option directe, me retrouve sur des dalles à courir puis à courir avec les mains puis à grimper le rocher… le chrono me signifie que je suis out pour le record, je ralenti et fini à un sommet (est ce le bon ?).

en montant au Capu d'Orto
Je me suis mis une bonne mine dans cette montée, soudain une bêêête avec des cornes, haaa une chèvre, ok donc là pas la peine de se prendre pour le Rahan des montagnes les chèvres occupent le terrain.
Je file vers la descente et ce qui devait arriver arriva plus vite que je ne l’aurai cru, je me perds dès ma 1ère sortie. Perdu de vue les kairns, j’improvise une descente dans un couloir avec des passages scabreux dans les épines du maquis qui s’enfoncent dans mes doigts et mes mollets, je rentre minable par le col : Corse 1, mon Ego : 0.

Intérieur depuis Capu di u Vitullu
Après une journée de repos, la séance du jour correspond au terrain et à ce que j’ai envie de faire, à savoir  : me mettre minable en montée avec peu d’eau et faire péter mon temps pour atteindre le Foce d’Orto…Chose faite en 48 min contre 55, je prolonge pour faire un chiffre rond (1000md+) mais c’est de nouveau compliqué avec le choix d’itinéraire. Le retour nocturne est limite sans frontale et sans eau mais finalement c’est cool d’être seul au taquet dans la caillasse fouetté par les branches avec toujours un léger doute sur le chemin pris…Corse 1 – Mi : 1


Arche de Capu Rossu
La journée qui suit est ma 1ère sortie longue en Corse, 4h de programmées, finalement je n’ai pas de jus et ne fais que 3h30 à un rythme trop lent pour appeler ça du trail, sans doute trop optimiste, j’ai raccourci le tour initial pour n'aller qu'au Capu Di u Vitullu (1331m) en AR, la chaleur a fini le travail malgré un départ à 6h30, je  rentre cramé. Corse 2 - me : 1.


golfe de Porto
Voilà la première étape de nos vacances se fini ici, ensuite on trace à proximité de Figari avec un record à battre pour atteindre le nouveau camping, 4h30 pour faire 200km à bloc de 3ème… les routes Corse me font renoncer à l’idée d’aller m’entrainer sur le GR20 ou d’aller faire le trail de la Via Romana.

Le camping est bien sympa, il permet moyennant 10km d’approche (au plus court) de rejoindre la montagne de Cagna, dernière chaine de montagne de Corse, ça sera mon terrain de jeu, reste plus qu’à trouver les bons chemins de chasseurs pour rejoindre la crête sommitale.
Punta de Compolelli

Je profite de ma 1ère sortie à faire en vma « là où ça tombe », pour repérer les chemins qui mènent au village de Vacca (392m).

Je parts avec la carte et après des pistes plates ça monte assez raide à partir du ruisseau de Vangoncella, le chemin devient sentier avec des kairns, cool je file toujours plus haut, pour finir par traverser un jardin privé avec une maison en pierres et surtout trois niches sans leurs chien… ouf je quitte ce jardin pour atteindre une route…

Ok plus jamais je passe par là trop risqué, pas envie de me faire plomber et bouffer en traversant en nocturne ce jardin… et oui le sadique de coach m’a collé des entrainements nocturnes, en Corse…. Pfff pour le moment j’hésite…



La descente se fait d’abord par une piste de défense incendie elle est donc large et facile (les sudistes
Bitalza
connaissent bien) puis après un chemin pas entretenu, le maquis reprend ses droits en me lacérant des mains aux pieds, près du ruisseau de Vagoncella, un sentier de chasseur très peu marqué permet de traverser la végétation, biensûr il faut courir les bras en avant pour chasser les branches, mais je finis par trouver mon chemin et retrouver le ruisseau… il fait trop chaud, les 2litres d’eau sont depuis longtemps bu, le ruisseau me permet de me refroidir je m’arrose de la tête aux pieds. Le retour par la piste en plein soleil est franchement éprouvant.

punta Furcuta (à vérifier)
C’est donc bon pour la partie basse, je monterai en sens inverse sans plus jamais passer par le jardin. Il me restera à trouver le chemin du haut à partir d’un col, qui est balisé jusqu’à la bergerie de Bitalza (1050m) et ensuite il me faudra trouver un chemin pour atteindre la Punta di Compolelli (1299m). Après j’aimerai bien redescendre par le col de Funtanella (1122m) jusqu’à la piste de défense incendie qui part de Vacca, ça me permettrait de faire une boucle en finissant par le même sentier pris à la montée.


Après une journée avec une séance de vma avec un peu de bosses, je parts pour une sortie initialement prévue de 4h.

sous le col de Funtanella
Départ du camping à 7h du mat’ avec 2litres d’eau je file pour le grand tour, sans soucis jusqu’au col après Vacca (en gros 10km pour 400md+), j’attaque ravi un chemin balisé pour de vrai qui m’amène à la magnifique bergerie de Bitalza, ensuite je fini par retrouver un sentier qui monte au Col d’Arjetu (1065m) puis le Col de Morello, d’abord roulant ça poursuit plus technique, raide avec des marches peu commodes, enfin je redescend sur le col de Funtanella après laissé tomber l’idée de monter à la Punta di Compolelli (déjà 3h de course me reste 1h pour rentrer sur le papier c’est jouable). Seconde partie : 6km et 1000md+.

La galère commence le sentier envisagé ne daigne se montrer, l’heure passant faut bien descendre, je m’engage sur une sente la moins pire trouvée, rapidement ma confiance en cet itinéraire s’évanoui, je rentre dans une forêt hyper dense, le sente a disparu, j’improvise au grès des troncs d’arbre, des murs de ronces qui me font trembler de douleur, tellement j’y laisse des morceaux de peaux (cranes, bras, tibia) après avoir rejoint un ruisseau au bruit, je fini par retrouver un semblant de sentier qui me sort de ce merdier (1h30 pour descendre 4,8km), digne de la Barkley.
après 5h13 en surchauffe

Je finis par atteindre le camping après une aspersion totale la température à l’ombre dépassant les 35°c ma réserve d’eau n’en est plus une, 5h13 rincé, fin des repérages. Corse 3 – Mi : 1

La baignade de l’après midi me permet de bien localiser les lacérations matinales…

Après cette sortie je suis bien calé sur les chemins à ne pas prendre et ne me fais plus coincer dans des voies sans issue (facile). Les vaches au sommet de la Punta di Compolelli semblent me dire "te la joue pas bonhomme ici c'est nous les boss".

En partant de plus en plus tôt sur les sorties longues j’évite aussi de finir desséché, toutefois je me relâche sur les sorties courtes voulant profiter du matin je parts par deux fois l’am courir comme un gagnant, le soleil rageur et le maquis me font suer de la poussière, mon petit corps morflant sévère par 40°C :
baie de Chibani
- la première fois voulant fuir la montagne de Cagna et ses sentiers de chasseur j’opte pour un départ de la plage de Chibani histoire de profiter du sentier de Mare a Monti. Parti « à la fraîche à 15h30 » pour une séance au seuil, je me dis que l’ascension de la crête va me permettre de faire monter le cœur et que du coup se sera les doigts dans le nez que je vais pouvoir enchaîner les séries… sauf qu’à 40°C mon petit cœur me dit « t’es con ? ou tu veux vraiment clapser ? ».

spécialité Haute Corse
Le régulateur interne est en lutte avec ma volonté de maintenir le compteur cardiaque au dessus de 92% de FCmax, je finis par gagner dans un premier temps, puis à la descente, les fourmis dans les mains, les vertiges, la vision qui se trouble, je suis en hyperthermie ? sans doute, si je m’arrête c’est pire faut continuer à descendre pour provoquer un léger courant d’air rafraichissant, n’ayant plus d’eau depuis 1h. L’arrivée sur la plage après 2h14 de carnage me permet de me refroidir comme une pierre chaude dans la méd’ tchhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh;

élevé à la châtaigne
et au heavy métal
- la seconde fois, ce n’est pas faute d’avoir été averti, ce sera sur une séance de vma en côte (à bloc en montée et en descente), je choisi une belle bosse en plein cagnard près du camping, qui cette fois donne accès au terme du chemin à une source !! sauf que je comprend assez vite que je parcours une plus grande distance en descente qu’en montée (c’est logique, mais pas évident pour un traileur surmené à la mémoire de poisson rouge), j’arrive donc rarement à atteindre l’eau ça dépend surtout des 3min de récup qui me permettent de remonter…donc vraiment une séance maso, s’arrêter à 20m de l’eau pour redescendre très bas etc etc etc…
Bilan : Corse 5 – Mi : 1

Chera
Sinon le coach m’avait prévu de courir la nuit, ce qui aurait été utile, j’ai vite complètement abandonné l’idée aux premiers coups de fusil entendu depuis le camping dans les montagnes de Cagna, après c’est un bruit auquel on s’habitue. Tant pis j’irai courir uniquement le matin. Corse 6 – Mi : 1

Ce séjour m’aura permis de courir dans la chaleur sur un terrain difficile en cumulant 200km et 10000md+. Sans doute que j’aurai pu faire plus de dénivelé, mais c’est quand même bien de partir de la toile de tente, ça permet aussi de ne pas faire que courir, en limitant les trajets voitures.



dans le sud secret spot
mois d'août une plage déserte pour nous 3


Front de Libération Anglu Saxu
Monte Cinto enneigé en juillet
Pour le reste, la Corse est magnifique en cherchant bien on s’est trouvé des petites plages où nous étions que nous trois, vraiment superbes, l’intérieur pour le peu vu était magnifique, on se rappellera du mont Cinto, sous l’orage, qui sera recouvert de neige en plein juillet.
Il y en a pour tous les gouts, on y a trouvé notre compte, les fonds marins sont magnifiques même du bord, Tiago aura joué les explorateurs en masque-tuba-palme. Le plaisirs de voir notamment 2 raies Pastenague et des grandes nacres, dans l'eau pas dans une assiette.

On y retournera tellement de chose à voir ou revoir, y aura bien des chaussures de trail au fond du sac.

Suite à la Corse, il me restera 4 semaines pour finir la préparation Echappée Belle.

pointe sud






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