Challenge Val De Drome 2015




Warm-up :

Pas fier avant ce premier ultra, encore en plein doute sur mes capacités à finir et si possible sans trop souffrir. La motivation n'est pas franche, le programme a évolué et si je m'en tiens uniquement au dénivelé je suis en déficit par rapport à 2014, d'ailleurs j'avais vraiment la dalle l'année passée, bien incapable en ce début d'année d'en faire autant.

Par contre plus de travail en vitesse, même si le trail de Noyarey ne m'ait pas complètement satisfait, y a quelques chronos qui tendent à montrer des progrès et puis pas mal de bornes finalement j'ai décidé de suivre le programme de Ju en oubliant mes satanées statisitiques.

La préparation du matériel et des temps de passages est sommaire, pas trop le temps de décortiquer le parcours publié le 30 avril, je me contente de faire une estimation à la louche. Les fringues en vrac dans le sac et pour la bouffe pour faire simple je pars sur 1 à 1,5 litres pour chaque ravito, pour le reste gels et barres et si j'ai encore la dalle je me jetterai sur les ravitos. La météo annonce du beau, du chaud donc va falloir boire pour tenir. Pour le dimanche, c'est plus simple, je m'arrêterai à chaque ravito pour remplir mes 500ml de ma gourde et boufferai quelques gels et 2 barres.

Donc nous traçons la route depuis Grenoble samedi, Crest est vite relié en quittant l'autoroute à Romans, on découvre un peu plus de relief sur la fin. Après avoir récupéré les clefs du mobilhome du camping situé à côté du site (à 200m) on part faire un repérage pour les points de rencontres de Saillans, la Chaudière et le centre équestre.

Stéphane Brogniart est présent comme d'autres coureurs au camping, l'ambiance est détendue. Je retourne acheter le bâton lumineux pour compléter le matos obligatoire avant d'aller me coucher. Couché vers 22h j'ai du mal à m'en dormir, le réveil n'a pas besoin de sonner. 1h30 les yeux ouverts, assez détendu, pas encore conscient de ce qu'il m'attend, je me prépare sans bruit (enfin j'essaie) pour ne pas réveiller Tiago et Céline qui m'encourage une première fois, la journée sera longue.

Le camping est encore sombre, un petit vent frais réveille les campeurs-traileurs, chacun fini de se préparer et on se dirige tous vers le départ, un cadreur fini de m'éclater les yeux en filmant ma sortie du camping, je fais semblant de courir pour illustrer ma fausse fraîcheur…

Sur les 500m de piste le long de la rivière, certains s'échauffent, j'opte pour un semblant de footing suivi d'une marche lente vers l'arche, l'ambiance est tranquille, une partie fera le parcours jusqu'à Saillans (67km) l'autre tente la boucle (112km)…

Petits échanges avec un TORiste, j'observe les mini-sacs à dos des favoris devant, Frédéric Desplanche, Stephane Brogniard et Francesca Canepa pour ceux que je reconnais.


Acte 1 : Les Aventuriers du Bout de Drôme (112km 5845md+)

Départ – Ravito 1 Baume Cornillane (15,8km 1h45)

3h du matin, le départ est donné ! Je me laisse porté par la foule, ça part fort j'essaie de suivre un peu, regarde les premiers s'éloigner, je ne force pas trop et rentre dans mon rythme, musique sur les oreilles, la montée dans les ruelles est sympa, puis elle laisse place à un sentier étroit, je reste coincé sans pouvoir doubler.

Sur la 1ère bosse, un feu d'artifice éclaire le relief, En bas Crest endormi, commence déjà à s'éloigner, on fini par quitter le petit sentier pour une piste plus large où chacun reprend son allure, je fini par rattraper deux coureurs. Je discute avec eux et partage même 25km avec Samuel, on ne se voit pas, nos frontales éblouissent, il faudra attendre le lever du jour pour s'identifier. En attendant on trace bien. Samuel me raconte son Grand Raid de la Réunion et les ennuis de santé de son plus jeune fils, très touchant. Quel luxe de courir comme ça pour le plaisir.

On arrive sur le premier ravito toujours de nuit dans nos estimations respectives, j'avais prévu 1h48 max, on repart ensemble et entrons dans la forêt pour le premier passage technique.

On nous annonce dans les 20 premiers (mélange des coureurs du 67km et du 112km). Classement réel : 12ème .

Le pas des aventuriers passé de nuit en ratant le balisage


Ravito 1 – Ravito 2 Le Golf (26,4km 3h18)

J'invite Samuel à courir à son rythme, il s'éloigne un peu, un autre coureur me double, Teun, je les retrouve dans le passage technique (pente à 40%), Samuel devant a perdu le balisage. Je prends les choses en main, Samuel m'assure que c'est tout droit, on jardine sévère à quatre pattes, la truffe dans la terre, je les avertis que l'on a une barre au dessus de nous, ça passe heureusement par la gauche, je soulage tout le monde, " y a une balise !", un coureur du 67km passe devant.

On est sur la crête après 19,7km et 2h34, il est donc 5h34 du matin, la frontale ne sert presque plus. Dans la descente qui nous mène au 2nd ravito, je double celui du 67km.

Dans la montée du dernier col avant le ravito, dans la forêt on voit des frontales se retourner, des coureurs qui nous observent, ça permet d'estimer mon retard. Teun me rattrape, je lui propose de me passer devant, il ne me répond pas, je ne sais pas encore qu'il n'est pas Français, du coup ça m'agace et je me mets en tête de le redoubler (si je peux).

Arrivé au ravito du golf, Samuel arrive juste après moi, il me demande comment va mon adducteur. Je rempli ma poche la remet dans mon sac, et remue énergiquement mon sac pour mélanger la poudre diluée ce qui fait tomber mon portable, je file et après 500m je dois faire demi tour, 5min de perdu, Samuel m'invite à le rattraper, il fait jour et je mettrai beaucoup de temps à reprendre ce petit retard…

J'avais estimé mettre 3h21 max, je suis toujours dans la fourchette haute. Classement : 12ème .


Ravito 2 – Ravito 3 Plan de Baix (34,7km 4h28)

Le parcours empreinte des pistes avec de faux plats bien usants où marcher fait perdre du temps, au loin la suite du programme apparaît avec les 3 Becs.

Le peloton s'étire je vois de moins en moins de coureur et commence du coup à trouver le temps long, j'avance pour ne pas me faire rattraper mais personne en vu, je sais que je dois attendre le prochain ravito pour espérer voir des coureurs.

Au golf j'ai merdé sur ma boisson, trop concentrée, l'estomac me fait mal, déjà que je me traine avec une douleur lancinante aux lombaires qui menacent de se bloquer si je me penche trop en avant à cela ma cuisse droite commence à tirer sur l'adducteur, bref ma foulée de motoculteur me maintien un semblant d'allure, tenir juste le bon tempo et la bonne foulée qui me fait le moins mal et pour le reste on verra !

Arrivé au ravito de Plan de Baix, je pense avoir assez d'eau pour tenir jusqu'au ravito 4, alors je me contente d'un verre d'eau à bulle et 2 verres d'eau plate sur la tête.

Sur cette partie, j'avais prévu max 4h25. Classement 12ème .
Petit tour par la croix de Vellan


Ravito 3 – Ravito 4 Montclar Sur Gervanne (50,6km 5h57)

Je repars sur les talons de deux traileurs qui se marrent en me voyant scruter la couleur de leurs dossards," rassures toi on est sur le 67 ".

Toujours pas revu Samuel, le parcours se durci pour nous emmener à la Croix de Vellan (36,5km 4h27), j'aperçois un coureur qui descend et un autre 300m devant qui monte, ça me motive pour forcer un peu mon rythme.

Après la croix dans la descente, je rattrape Samuel (1h15 à courir après lui pour ces 5min de perdus), il a encore perdu le balisage, heureusement ça ne dure pas longtemps, je reprends devant lui le bon sentier, un coureur du 67 prendra un raccourci ici… pour repasser devant nous.

On trace notre chemin, Samuel me suit, à Vaugelas (48,5km et 5h43), je suis sec, plus d'eau, il fait chaud, la chaleur commence à me latter, je scrute les tuyaux d'arrosage des jardins avec envie…

A la sortie du village j'aperçois un coureur qui repart en marchant dans la montée, ça me permet de retrouver de la motivation. Samuel n'est pas très loin, il décroche un peu dans la bosse qui nous mène au village de Montclar Sur Gervanne.

Dans cette montée je rattrape le challenger aperçu à Vaugelas, on échange deux mots et on se retrouve au village pour faire le plein de flotte.

Les encouragements font une nouvelle fois du bien, les bénévoles sont bien sympas avec nous, j'aime bien les ravitos ça permet de relâcher un peu et d'échanger 2 mots entre deux bulles.

J'avais prévu 6h21 max, donc c'est assez correct pour le moment. Classement 11ème .
la grosse bosse avant Saillans le vrai début de l'ultra

Ravito 4 – Ravito 5 Saillans (67km 8h21)

En sortant du ravito un spectateur m'assure que je suis 6ème challenger alors qu'au pointage je serai 16ème ce n'est pas très clair dans ma tête, j'attends de passer Saillans il ne restera plus que des coureurs d'ultra.

Je suis bien regonflé et ne traîne pas à repartir, la prochaine étape je verrai enfin Tiago et Céline.

Devant moi il y a deux traileurs, un jeune du CMi reparti avant moi du ravito, il est challenger, devant lui il y a un autre coureur, je double le jeune on s'encourage, puis reviens sur l'autre qui rate une bifurcation, je lui gueule dessus, il est trop loin, il ne m'entend pas…bon ben dommage il est peut être encore en chemin…

J'ai une nouvelle fois bu trop d'eau pétillante ça me latte l'estomac, je suis obligé de ralentir en descente, ce qui permet au jeune du CMI qui me dépose.

Une nouvelle fois, je suis un peu en difficulté, plus personne en vue et je sais que je peux me faire rattraper, obligé de maintenir une allure correcte en attendant que cet ultra commence.

D'après le profil ça commence vraiment juste avant Saillans. Jusqu'à présent, la difficulté est de gérer les pistes montantes où il faut limiter la marche, quelques parties sur sentier permettent de casser le rythme et reprendre des forces dans les montées.

Enfin arrive le village des Essards, 62km (7h27 10ème), je reçois beaucoup de SMS de soutien depuis quelques heures ça me maintien bien dans la course, leurs nombres augmentent à l'approche des ravitos car les premiers pointés permettent d'avoir des infos en direct sur le live.

Dans cette montée j'apprends donc mes écarts avec les premiers, Francesca Canepa n'est pas encore arrivée quand je franchi le sommet (63,5km 7h59). Cette montée a été redoutable, plus d'eau, j'ai doublé quelques coureurs dont certains titubaient de fatigue, un du 67km doublé à Montclar me dépose dans la descente.

J'arrive enfin à Saillans (8h21), déjà bien dosé niveau effort le speakeur m'annonce 8ème, Céline me confirme, je suis un peu dans le gaz et ne comprends pas complètement (8ème quoi ? sur l'ultra ou sur le challenge), peu importe pour être classer faut finir, donc là faut finir et comme je suis bien dosé, je suis désormais pressé de relier l'arrivée.

Céline et Tiago m'ont bien remonté, on se fixe rencard à la Chaudière. Dommage pour le suivi live plus de pointage jusqu'à l'arrivée.

J'avais prévu max 8h44.


Ravito 5 – Ravito 6 La Chaudière (82,8km 11h17)

Vallon avant la Chaudière en plein cagnard

Je repars seul, pas de coureur devant pas vu de coureur derrière, les dernières infos me disent que je peux encore rattraper 1 ou 2 coureurs.

J'ai perdu mon tableau de marche et le petit descriptif du parcours, du coup de mémoire je pense qu'il me faut franchir un point haut situé à 1000m sans aucune idée des bosses à franchir.

Cette partie est assez dure beaucoup de longues montées heureusement on a une bonne vue sur les 3 Becs, pour le reste personne en vue, je me retourne souvent car je redoute le retour de coureurs sur les pistes.

Les sentiers qui alternent sont bien accidentés et mettent à mal les quadri, ça tourne bien dans tous les sens impossible d'être vu et de servir de lièvre, ce qui est cool et puis je suis 8ème, gardé cette place me suffirait bien pour un premier ultra.

Passé enfin le Col de Beaume 79,2km après 10h45 de course, je suis un peu hors du temps, maintenant j'entame le dernier vallon pour rejoindre Tiago et Céline.

Il fait chaud, plus d'eau j'arrive à bien relancer malgré tout, soudain Jack surgit en sens inverse, présent sur tout le parcours il m'encourage, m'annonce 20min pour relier La Chaudière et me donne un classement que je ne comprends pas, alors je file…

Je fini par croiser Nicolas Moyroud assis à l'ombre il souffre de palpitations et attend d'être mieux je l'encourage à repartir.

A la Chaudière Céline et Tiago sont là, il fait très chaud je plonge ma tête dans la fontaine, refait le plein, Nicolas arrive, Dominique Jacquemet repart avec sa pacer devant moi.

Après avoir bien bu et refait le plein je file pour la montée la plus difficile pas loin de 700md+.

Dominique n'est pas Challenger contrairement à Nicolas, ce qui signifie que je suis bien classé sur le challenge sans trop savoir combien.

Je n'ai plus d'estimation en main, je fini au feeling.

Montée des 3 Becs (couloir mignifique)


Ravito 6 – Ravito 7 forêt de Saou (95km 13h38)

Je suis assez bien dans la montée raide, il suffit juste de marcher, c'est joli et spectaculaire comme couloir (si ça neige ici ça vaut le coup…je dis ça juste pour les potes). Je double Dominique et sors enfin sur le plateau, passage de Picourère 1446m 85,6km et 12h21 de course.

En attendant la douche faut finir le taf, soulagé de passer aussi bien, en théorie je suis donc 6ème. Devant moi un coureur monte lentement vers le sommet 1540m.

Je n'arrive pas à le rattraper et déjà il faut engager la descente là ça commence à tirer j'y vais cool mais n'arrive pas à bien dérouler, plus bas dans la forêt qui sert de refuge contre les ondes, je prend pied sur une piste roulante, Dominique déboule comme un canon en me laisse loin, dans le technique c'est pire…7ème .

Le sentier s'enfonce dans les profondeurs de la forêt les galets au sol rendent difficile l'avancée enfin pas pour tout le monde car c'est ici que Luca Papi me dépose à une allure incompréhensible, boom le moral en prend un coup, il sort d'où lui ? un challenger en plus ! 8ème .

Arrive enfin les rayons du soleil et le fameux ravito ouf il y a du monde, Dominique qui met des hoka, Luca qui a la banane et est en super forme on se marre et Teun qui là je comprend enfin qu'il n'est pas Français, 70km pour le retrouver…

le vaisseau amiral de l'ultra


Ravito 7 – Ravito 8 Centre équestre (105,5km 15h05)

On repart un peu groupé avec Luca et Dominique toujours accompagné, Teun reste encore au ravito. On croise des coureurs avec un dossard noir, je leur dis qu'ils se sont allongés vachement (car je pense qu'ils ont fait le 67km puis pris un autre chemin pour faire la fin du parcours alors qu'ils sont sur le 37km).

On joue au yoyo, j'arrive à rattraper les deux avions (Luca et Dominique) dans les montées pour le reste ils me mettent la misère.

J'attends donc la dernière grimpette pour rattraper encore une fois Dominique, Luca n'est pas en vue.

Pas de la Palle 101km, 14h32 les 2 premiers sont cette fois-ci douchés !

On bascule dans une descente très raide avant de prendre pied sur une piste roulante, Dominique me double et je repasse devant lui juste avant d'arrivé au centre équestre.

Céline et Tiago m'assure un dernier ravito on ne perd pas de temps avec Dominique qui repart juste avant moi.

Ravito 8 – Arrivée 122,7km 5800md+ 15h54

Je redouble une dernière fois Dominique 500m après le ravito, il me dit être cuit, j'accélère sur le pont et me boite, gros plongeon sur ce pont en béton, humm ça le mérite de me réveiller.

La suite est une lutte pour garder une bonne allure, je peux enfin me lâcher, je n'ai plus peur de craquer, ça va tenir, me reste plus beaucoup de km, encore des spectateurs en vélos sur les chemins qui m'encouragent.

Au 108km j'aperçois Luca qui avance en discutant, il se retourne me voit et fait demi-tour ! il me dit "bon on va arrêter de faire du yo-yo ? Je te propose de finir ensemble, on sera ainsi 5ème !"

Incroyable, je ne peux pas refuser une telle invitation, ça nous permet de discuter du TOR !! et de la course de demain…

On double quelques coureurs du 37km qui en finissent, on croise la pacer de Dominique qui remonte le parcours depuis l'arrivée, il n'est pas en vue.

Voilà les premières maisons, on franchi main dans la main l'arrivée avec Tiago et Luca, quel sacré souvenir, merci Mister Luca la grande classe !


Sur les conseils de Luca je retourne tenter ma chance aux kiné-ostéo vers 21h30, l'équipe m'a reconnu et me fait passer devant d'autres coureurs . Francesca Canepa est déjà entre de bonnes mains.

Après plus d'une heure, le bilan est positif, j'ai presque plus mal aux lombaires et au milieu du dos (T6), mon bassin était bloqué, une vertèbre à remettre et la douleur disparaît. Pour les cuisses y avaient du taf, elles sont en bois avec la droite plus grosse que la gauche... j'avais déjà le dos bossu, bonjour l'allure, faudra un jour que j'arrive à être plus souple...

Bilan ça m'a bien détendu et je peux marcher presque normalement, la nuit sera courte mais j'ai l'impression d'avoir bien récupéré.


Acte 2 : Maratrail 44,5km 1520md+

Une fois sortie du mobilhome avec ma ceinture porte bidon, j'ai l'impression d'aller faire un footing de récupération, j'échange deux mots avec le vainqueur d'hier et fait un mini footing jusqu'au départ.

Luca Papi est là avec la banane, il est bien en forme on discute et on se faufile en première ligne, il n'y aura finalement pas de photo des challengers. Bilan je suis en première ligne assez euphoriques avec dans mon dos des morts de faims qui ont envie d'en découdre sur le maratrail ou sur le semi, le futur 2nd du semi me demande ce que Jack a donné comme conseil au micro, je lui dis que je n'ai rien écouté et l'invite à se positionner devant moi car je vais le gêner...

Le départ est donné, Luca ne part pas du tout lentement il cavale déjà à 18km/h, ok je vais faire mon biz à mon allure, Francesca est juste devant moi et semble aller moins vite, je la double dans la masse.

C'est finalement très agréable de faire cette course, le classement est quasi déjà fait, je devrai normalement finir 4ème et 3ème homme sauf si un challenger me double, je pense à Nicolas Moyroud. L'idée de reprendre quelques minutes à Francesca me traverse mais environ 34min c'est trop long, pourtant Luca va le faire.

Bref, j'avance sans avoir mal aux jambes, c'est dingue, comme quoi sans les kiné-ostéo je ne serai pas ici à cavaler à 10km/h de moyenne sur ce début.

Je discute avec des challengers, j'ai un peu de marges horaires sur eux alors keep cool, on parle tranquille, puis je fini par les devancer un peu, dès que je vois un coureur qui roule à mon allure j'engage la discussion.

Les ravitos sont bien en place, les bénévoles toujours détendus et nous encouragent, je prend le temps de remplir ma bouteille de 500ml, d'autres zappent ou ne boivent qu'un verre, vu la chaleur annoncée je préfère assurer et puis on fait pas la même course, je suis vraiment hyper détendu.

Je découvre le ravito de la Trappe aux loups dès le 11km, je m'étonne et demande où sera le prochain on me dit que je repasse ici au 17ème.

Au pointage du 13ème on m'annonce 40ème du coup je me dis que faire un top 30 ça serait un peu dure, je mise sur les difficultés après Vaunavey on verra bien. en attendant on a fini par doubler shrek en crocs, ce qui ne fut pas si facile...

Peu de coureurs devant moi, un seul au 17ème km de doublé, ensuite c'est un peu longuet jusqu'à Vaunavey 22,5km, j'ai vu avant qu'un gros paquet me suivait et surtout Nicolas Moyroud sur le bord de la route, donc il ne me court après et ça c'est cool, donc bilan mi course, je n'ai que Francesca Canepa qui me suit et avec qui y a un petite bataille qu'elle gagne pour le moment.

Céline et Tiago sont là pour me remonter les niveaux. Prochain rencard l'arrrivée.

S'en suit une montée un peu difficile jusqu'au 26km, là un ravito me permet de m'hydrater et m'inonder la tête le torse et le dos, faut absolument refroidir le moteur, une coureuse m'a vu arriver elle ne boit qu'un verre d'eau et file. 2Km plus loin elle est arrêtée des crampes...

Village de Cobonne (34ème 27,5km) avant de remonter au même ravito, Céline et Tiago me ratent de peu pour une rencontre surprise.

Toujours du monde qui me suit, devant ça remonte heureusement, je suis mieux en montée ce we alors je commence à jouer à pac man. Avant dernier ravito, tout va bien, toujours la même procédure de refroidissement du moteur, d'autres coureurs ne prennent toujours pas le temps de remplir leur réserve en eau.

Normalement reste 10km, donc logiquement je peux lâcher les cheveaux ça devrait tenir, enfin je commence direct par me vautrer au sol, … ce n'est pas fini.

Quelques coureurs encore doublés et je retrouve Nicolas Moyroud au dernier ravito à 4km de l'arrivée, Les bénévoles me chambrent sur ma poudre sucrée, ils ont raison d'autant qu'un courant d'air envoi un nuage sur la bénévole placée à côté de moi ! Toujours 25ème.

Voilà c'est pas tout à fait fini le parcours reprend l'itinéraire de départ du long, cette fois-ci de jour j'apprécie mieux le parcours qui arrive et traverse Crest, passage sous la fameuse tour, Tiago et Céline sont là, Tiago cavale à pleine vitesse pour que l'on franchisse main dans la main la ligne !

Cool, 5h04, pas mal finalement, Luca vient me voir et me parle de sa super course ! Francesca arrivera 14min après pour figer définitivement ma 4ème place. 3ème homme donc, la main sur l'épaule l'organisateur m'invite en 2016 sur le 160km comme tous les podiums, pourquoi pas, à voir si ça se fait et si la promesse tient toujours (liste des invités 2016).

Et bien quel sacré we de course, très satisfait de ce que j'ai vécu sur ces courses, très bonne expérience, bon esprit et simplicité assez roots en réalité, parcours globalement roulant avec quelques bonnes bosses histoires de casser le rythme et réveiller les esprits !

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