Restonica trail
Après l'arrêt sur la
Traversée, me revient à l'esprit l'idée d'aller faire la Restonica
en Corse, en arrivant jeudi soir à Bastia pour un départ samedi à
5h de Corte, j'ai le temps. Je m'inscris donc le dimanche 05/07, 1h
avant la clôture des inscriptions.
Dans la semaine, une
sortie au Rachais me permet de constater mon manque de fraicheur,
j'en bave sous cette chaleur, assommé, les jambes lourdes, les
pulsations qui restent basses et essoufflé un peu trop
facilement…pas top je commence à douter de cette inscription de
dernière minute.
Le jeudi 9 juillet on
prend la route pour Nice, la vidange faite le mardi, la voiture peut
roulée chargée les plaquettes sont "nickel" m'a dit le
garagiste, alors ça roule.
Dans le bateau, tout se
passe bien, reposés on descend à la cale dans le break prêt à
accoster, devant nous un couple de vieux niçois blindés et hautins,
n'est pas content que l'on soit garé aussi prêt de leur pare choc
arrière, fallait pas jouer au con lors de la montée dans le bateau
pour me passer devant…maintenant il est coincé entre un pylône et
mon vieux taco.
Petite marche arrière
pour ne pas toucher son carrosse et là c'est le drame…
L'agent du bateau pointe
du doigt en direction de mon emplacement, je regarde : mare d'huile
de 50cm, glups ça craint….
21h on débarque la
voiture pleine à Bastia avec une fuite d'huile, on atterrie comme on
peut dans un camping au sud de Bastia avec un bidon d'huile de 5
litres flambant neuf, à défaut de faire mieux…
Niveau stress, je suis au
top, début des vacances un peu rude. Lendemain matin, je file au
garage le plus proche, une coulée d'huile permet à des campeurs de
remonter jusqu'à notre emplacement et d'avertir Céline …

On arrive serein à
Corte, camping nickel, à l'ancienne, juste un bloc sanitaire et de
l'électricité, de l'ombre, on est bien calé. L'après midi on
récupère le dossard.
Le reste de la journée
on se détend malgré la chaleur, je fini de préparé mes bidules
pour la course, en face un autre traileur se prépare on sympatise,
il vient de Tours et me dit apprécié le dénivelé, je lui dis
qu'il va être servi.
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admirez les dents de scies de la fin du parcours à vous couper les quadri |
Samedi dans la nuit je
prends mon petit déj sans faire trop de bruit pour ne pas réveiller
Tiago et Céline. Le voisin est prêt avant moi, il file, je lui suis
10min plus tard et après 2km j'arrive au départ juste pour me faire
badger et me caler contre l'arche.
3min après "Pan"
le départ est donné, ça part hyper fort ! J'ai du mal à suivre et
contrairement à ce que je voulais faire, j'essai de m'accrocher à
la tête de course, ça marche pas des masses. Malgré tout je grimpe
plus vite que l'année passée sur le 110km mais beaucoup moins vite
que Guillaume Bernard (Guitoune) en 2013.
Je me suis fais un
tableau de marche entre ses temps 2013 et les miens de 2014, histoire
de voir ce que ça donne, bilan il grimpe très fort, j'accuse du
retard dès le départ. D'ailleurs cette année sur l'ultra, il mettra
tout le monde à l'amende en passant 1er à Badule (6,3km
1200md+) en 1h17 (je mets 1h24 et suis 34ème en 2014
j'avais mis 1h44 on avait déjà 15 bornes dans les pattes).
Entre les bergeries de
Badule et Bonniacce (13,9km), il y a Bocca Canaglia à passer suivi
d'une courte descente et ensuite une piste en faux plat, bon là ça
pinaille pas faut tacher de courir le mieux possible, j'y suis après
2h16 de course. (GB mettait 2h05 en 2013 et cette année sur le 110km
il met 2h07, un avion je vous dis !). Je pointe 36ème
beaucoup ne s'arrête pas et recharge au refuge de Sega, je rempli
1,5 litre, c'est trop lourd même si arrivé au lac Nino je serai à
sec. C'est lourd car je ralenti, j'ai du mal à relancer je rattrape
et double quelques malins qui ont fait le plein à Sega. La forêt
est magnifique mais il me tarde de reprendre les sentiers de l'ultra
que je connais. Avant le Lac Nino un Corse revient sur le bon chemin,
il a du mal à me suivre et me le dira en arrivant au ravito du Lac
Nino quand je repars chargé avec 2 litres (fait chaud et ça va être
longuet).
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Ninu |
Au Lac Nino (28,7km) je
mets 4h23, Guitoune avait mis 4h16, je suis 34ème.
Je me sens très bien sur
cette partie, c'est le mega flow comme diraient les ricains, tous les
niveaux sont au vert, y a plus qu'à passer la seconde pour rejoindre
l'arrivée…ha le GR20 ça booste.
En tout cas ça me semble
plus court que l'année passée, dans la montée à Bocca a le Porte
(point haut du GR20), j'ai un triathlète qui me tient la culotte et
devant 3 coureurs font le plein d'eau avec un pote bien placé pour
un ravito sauvage…tellement gêné qu'il m'en proposera "mais non Môsieur je porte mon eau moi", enfin ça s'est dans ma tête…bref, entre l'autre qui me colle au cul et les
3 desséchés, je commence à retrouver la niaque, je double tout le
monde au passage du col (6h08…., Guitoune était passé en 6h02,
ben là ok le sanglier est une fusée).
La suite est différente
entre le parcours 2013 et 2015, c'est une bonne excuse pour lever le
pied, le triathlète énervé comme tous les triathlètes, me double
mais 10min plus loin, les blocs, les marches, le soleil l'achèvent,
il est bloqué, il ne peut plus courir, plein de crampes. Je file,
hâte de retrouver le ravito de Soglia (6h25 25ème). Un
coureur me double dans la descente qui suit et nous mène au lac de
Melu, il m'oriente juste avant que je parte dans une des multiples
mauvaises directions, il me dépose, mon genou et ma cheville droite
me font un peu mal, je lève le pied.
Autour du Lac y a du
monde pour nous encourager entre deux plongeons, il fait très chaud
on approche de midi. Je continu de m'arroser dès que je peux pour me
rafraîchir.
A Grutelle (42km), je
suis bien et arrive en 26ème position, 7h19 de balade
sportive, Guitoune avait plié l'affaire en 7h avec 2 mini bornes de moins
(faut bien justifier un tel retard). La suite ne ressemble pas du
tout au souvenir que j'en avais en 2014 (encore une excuse pour
perdre du temps), on passe assez longtemps en rive droite jusqu'à un
pont qui nous ramène en rive gauche de la Restonica, là je sais que
c'est un peu trop long et lassant, des petites montagnes russes sans
fin, ajoutez la canicule je ne regrette pas les 2 litres de flotte
dans le sac !
Enfin arrivé au point
bas, y a plus qu'à monter le raidillon qui permet de passer dans
l'autre vallée via les bergeries de Capellacia et le plateau d'Alzu
(dernier ravito). En plein sud, la chaleur est limite, je fini par
voir un coureur, enfin il avait l'air d'en être un mais comme il
bifurque dans une mauvaise direction et que je ne vois pas s'il a un
dossard, je ne le saurai jamais…
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Alzu |
Mes mini guêtres
m'épargnent les ampoules de l'année passée, moins de débris dans
les chaussures, je passe au ravito d'Alzu (54,8km) en 9h16 et 23ème,
GB avait mis 9h. Maintenant c'est une descente infernale dans la
forêt sur un sentier plein d'aiguilles de pins puis de blocs, de
pavés avec quelques petites remontées histoires de bien rappeler au
traileur de base qu'ici ce n'est jamais tout à fait roulant. Plus je
descends plus il fait chaud, j'ai repris 2 litres. C'est malgré la
difficulté très joli, y a des bassins pour les baigneurs ou les
pêcheurs, je double un coureur qui m'avait déposé dans la première
montée au 5ème km. Encore de l'arrosage pour se
rafraîchir, je croise le niçois du bateau…qui m'encourage, comme
quoi, l'habit fait le moine, devant des randonneurs me font espérer
un top 20, en les doublant en entrant dans Corte, je comprends que ça
va rester ainsi.
Corte, clap de fin, 22ème
11h04, Guillaume avait mis 10h47 et finissait 15ème ce
qui correspond aussi au temps du 15ème de cette année.
Pas d'excuse donc, sauf peut être un gros manque de fraîcheur, ça
m'a permis de compléter le kilométrage de la Traversée et de bien
entamer le séjour en Corse. Le programme : "trail-baignade-repos",
est top, on fait difficilement mieux. Guillaume lui cartonne sur l'Ultra di Corsica en finissant 2nd, grande classe !
En attendant la suite, mon voisin de camping revient défoncé par le parcours, sa poche à eau percée il n'a pu boire que 500ml gràce à une bouteille donnée qu'il a rempli comme il a pu sur tout le parcours y compris les torrents. Bilan trop de cailloux pour lui, il a eu le mérite d'aller au bout.
Photos :
site officiel de la course (JP Di Menza et R.Sammarcelli)
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