TOR au 2 tiers


Bilan des révisions post-TOR :

2 ans que j'essai de me persuader que c'est possible de finir cette petite boucle de 332km et 24000md+ autour de la Vallée d'Aoste…

Dolonne
J'ai fait des petits stages durant ces deux années et même les années précédentes. Il se sont assez bien passés mise à part une tendinite aux releveurs gauche qui apparaît aux environs du 100km, notamment durant l'Echappée Belle 2013, où j'avais fini 40km avec, y a mieux comme compagnie. Au Pays Basque, rebelotte idem à 100km, je l'ai trainée pendant 20km. Bilan elle a imprimé dans ma cervelle qu'à 100km : tu vas morfler…



Cette limite devient psychologique, une appréhension difficile à effacer m'empêche de me lâcher complètement au delà de ce bornage.

Sur la Traversée avec Mika et Florent, on s'est arrêté peu avant les 80km, je n'ai donc pas pu me tester.

Le TOR c'est un peu le Brevet du Traileur Supérieur, même si j'ai mon BEPC en poche avec ma 3ème place à l'UT4M 90, la marche est haute…

L'année passée j'avais bossé à bloc en réalisant de grosses journées de révisions, n'écoutant pas ma fatigue ni les douleurs. Affuté comme une lame en plastique, mon sang en avait décidé autrement, coagulation dans mon mollet droit à 2 jours du départ… forfait à Courmayeur en 2014 juste pour voir le départ et mesurer l'envie de passer ce BTS…

Fin 2014, après 2 mois H.S. par l'anticoagulant, j'avais repris les cours en novembre par correspondance avec Strava puis rempilé avec Julien d'OST mais le doute a persisté longtemps, pas le goût, coupure trop longue, reprendre les révisions à zéro... Bref une année de redoublement pas motivante.

En mai 2015, Les Aventuriers du Bout de Drôme permettent aux jambes de montrer à la tête qu'elles tournent mieux que les doutes. 4ème au général, le bac blanc est pas mal mais bon la route est longue.

Plusieurs mois après, en aout après 3 semaines de classe verte en Corse, les petits examens du Trail de l'Etendard (65km) et de l'UT4M (90km) me permettent avec mes deux 3ème places, d'accéder au niveau BEPC, c'est bon pour le moral, mais le BTS du TOR c'est un poil plus long… d'autant que sur le 90km censé être une sortie longue je me suis mis taquet sur le dernier tiers ce qui avait fini par me réveiller une petite douleur sur la crête du tibia gauche.

Plusieurs jours à potasser les étapes du TOR, à préparer la trousse de travail, le gouter, à psychoter sur la tendinite releveur, je fini par des enchainements improbables : médecin, osteo, kiné pour me faire strapper (K-tapping)… Brice d'Endurance Shop me prête son Ambit 2 et sa frontale, pour compléter ma trousse, me voilà bien équipé, merci !

Pour le médecin la douleur est musculaire (insertion), pour l'osteo y a un truc à régler sur le cheville droite mais trop proche du TOR, pour le kiné le strapping ça fonctionne bien et devrait tenir même sous la pluie.

Dernières heures avant le départ :

Samedi 12 septembre, comme l'année passée avec mes parents, Tiago et Céline on trace à Courmayeur par le col du Petit St Bernard, petit arrêt au col, histoire de mesurer in-vivo la température ambiante, ça meule…

Cette fois-ci pas de forfait j'obtiens bien mon dossard après la vérification du sac (tirage au sort de 3 objets : sifflet, gourde et bouffe).

Je croise Luca puis Mika et suis bien content de les retrouver, j'ai bien l'intention de courir un peu avec eux. Je laisse mon sac de base de vie bien rempli. Nicolas Moyroud est là mais forfait pour blessure, on échange 2 mots.

Ensuite je vais retrouver Grégoire Millet pour les tests de son étude sur la foulée (équilibre, force, souplesse et foulée). Je retrouverai son équipe sur toutes les bases de vie et aurai à la cheville droite un gps qui donnera la longueur de mes pas, la hauteur, la vitesse ascensionnelle, etc etc… L'objectif est de mesurer la dégradation de la foulée et de faire le lien avec les blessures. Je pense être un bon exemple avec un historique de tendinites : releveurs, TFL et aponévrose. 


Le sénateur Arnaud est déjà là, ravi de faire sa connaissance (sénateur : espèce en voie d'extinction très résistante qui se caractérise par une abnégation sans limite et une confiance hors norme, ne pas se fier au côté joyeux et déluré, ce sont des guerriers ayant fini toutes les éditions du TOR).
Arnaud à droite ne s'est pas fait bouffé par le lapin

Le soir avant de retrouver le même hôtel, on retourne à la pizzeria préférée de Tiago pour se régaler d'une très bonne pizza !

La nuit est relativement calme le matin le réveil est plus contrariant : il pleut énormément et le "super strapping" est décolé, j'arrache tout et le refait.

Le petit déjeuner est aussi l'occasion de voir d'autres coureurs. Tout Courmayeur est tourné vers le TOR, on est tous dans la course dès que l'on arrive ici, impossible de s'en détacher.

On fini par quitter la chaleur de l'hôtel pour marcher doucement vers le départ, l'impression de participer à une course d'exception est grande, on est loin du B.E.P.C. ici, ça fouette sévère !

Proche de l'arche de départ, le sas des coureurs est déjà bien rempli, la musique, la foule même sous la pluie.

Je cherche l'équipe de Grégoire Millet, personne ne sait où ils sont, à 10 min du départ après deux tours, je finis par me résigner, tant pis pour le GPS, je rentre dans le SAS des coureurs. Finalement c'est là qu'ils sont. Ils m'installent le GPS. Je suis pour le moins très mal placé, dans les derniers au delà des 500 coureurs…

Rolling Stone et appel des favoris, cette fois-ci je suis du bon côté de la barrière, je ne peux pas voir la tête de course.
Départ, perdu dans les 500ème hurlants ou croulants (photo : site officiel TOR)

Section 1 : Courmayeur – Valgrisenche (49km – 3996md+)

Départ – La Thuile (17km) :

Le départ est donné, on ne court pas, on marche trop serré…pas grave j'ai envie de marcher et de savourer ce départ, regarder la foule nous encourager, embrasser, mes parents, Tiago et Céline, je ne suis pas pressé, plus loin je tape dans la main d'un petit italien qui ne doit pas savoir marcher, son père le tient dans ses bras, les cloches, les sourires même sous la pluie c'est dément ! Tellement heureux d'en être.

Je commence à courir à la sortie de la rue principale dans la descente vers Dolonne, il y a encore du monde. Quelques coureurs mettent leur veste ou surpantalon, c'est avec un sourire béat que fini par arriver au pied de la première montée et là… c'est la grimace immédiate : bouchon énorme, on est passée d'une piste large à un sentier de 30cm…
Patrick bohard à La Thuile

C'est un peu embêtant mais comme je croise le sénateur, Jean Michel Touron, j'en profite pour discuter avec lui, il me dit qu'il y a deux choses à éviter : "si tu as la tendinite des releveurs ou des ampoules, c'est foutu"… Bien me voilà prévenu, la pluie est moins gênante sous les bois.

Pour éviter de me mouiller les pieds j'ai eu l'idée de prendre des guêtres de cycliste, elles couvrent bien les chaussures mais ne tiennent pas bien, je dois régulièrement les replacer.

Depuis le bas (environ 1000m), c'est impossible de doubler sur le sentier et je ne suis pas dans mon rythme, j'attends que la piste s'élargit vers Champtoret (1791m). A l'Arp on sort de la forêt, le col est dans les nuages, la longue file de coureurs qui me précédent confirme mon très mauvais placement, résigné, je suis le rythme des autres et fais quelques dépassements. Sous le col de l'Arp (2570m) quelques coureurs semblent souffrir de l'altitude.

Le passage du col est rapide, je réajuste une énième fois mes guêtres et entame tranquillement la descente, petites foulées je limite au maximum les chocs.

La Thuile
Petit arrêt au refuge de la Youlaz (12ème km – 2051m), s'en suit un passage sur route désagréable et enfin un sentier toujours étroit qui nous mène à la Thuile (17km 1458m). J'y retrouve ma petite troupe.

Beaucoup de coureurs, l'assistance étant limitée, Céline a obtenu le droit de rentrer dans le bâtiment avec Tiago, on fait le point rapidement, il y a énormément de coureurs c'est la foire. Céline me trouve dépassé par la tournure de la course, elle a raison, je ne comprends pas trop ce qui se passe.

………

Christophe Le Saux
763 personnes sont pointées, je suis pointé à 15h28 (680ème !) alors que j'y passe vers 14h (411-415ème). 1h de retard sur mes prévisions. Le pointage manuel a certaine limite compte tenu du nombre de coureurs, les erreurs sont permises, le principal est fait j'atteins pour de "vrai" La Thuile" alors qu'en 2014 j'y étais pointé sans avoir pris le départ…décidemment La Thuile reste un mystère.

Mika : 12:42 (51ème) – mon retard : 1h18
Luca : 12:55 (95ème) – mon retard : 1h05
Jean Michel Touron (sénateur) : 15:36 (699ème ce qui me semble faux)

La tête de course :
Les 10 premiers passent entre 12:20 et 12:27. Christophe Le Saux pointe en premier.
2nd : Rein Steve (12:20)
3ème : Dan Doherty (12:20)
4 ème : Patrick Bohard (12:21)
5 ème : Gianluca Galeati (12:22)
6 ème : Pablo Criado Toca (12:24)
7 ème : Eric Arveux (2:24) – il restera proche de la tête de course (22ème max) mais abandonnera avant Sassa.
8 ème : Enzo Benvenuto (12:25) – il restera bien classé sauf à l'arrivée à Cogne (52ème) il abandonnera avant Chardonney.
9 ème : Oscar Perez Lopez (12:27)
10ème : Matteo Pigoni (12:27) – il restera toujours bien classé jusqu'à Donnas (18ème) il abandonnera avant Sassa.

………

Je dis au revoir à mes parents et Tiago qui repartent sur Jarrie, il est bien triste et m'en courage. Maintenant ça se joue avec Céline, qui va assurer tous les points de rencontres accessibles en voiture, le break est aménagé pour l'occasion en mini camping-car, très rudimentaire.


La Thuile (17km) – Valgrisenche (49km) :

Le parcours se fait sur une piste large jusqu'à la Joue avec quelques montées étroites et raides, globalement c'est facile, je ne sais pas trop quel rythme prendre, je double pas mal de coureurs et ralenti quelques fois en me demandant si je ne suis pas trop rapide, l'allure des autres coureurs m'incite à la prudence.

Refuge Deffeyes par beau temps (photo LOVDA)
Dans les montées je suis plus à l'aise, sans forcer je passe le refuge Deffeyes à 2500m, situé à proximité du glacier du Ruitor, je n'ai aucun souvenir de ce passage, le ciel était chargé je n'ai pas vu le glacier. Le col qui suit, Passo Alto à 2850m ne me laisse aucun souvenir non plus.

Peu avant Promoud, je suis freiné par un groupe d'américains qui parlent fort, mon dépassement les agacent, celle qui les mènent manque de glisser en essayant de me redoubler.





Au ravito de Promoud (33km 2017m), toujours plein de coureurs, un bénévole me passe de l'eau et un café, je repars après avoir renseigné un coureur sur le kilomètre effectué.

La suite est plus intéressante, le montée au Col de Crosaties (2,6km et 800md+) me laisse un bon souvenir, c'est en suivant un espagnol qui marche bien que je franchi sous la pluie ce col escarpé sur la fin, dans le brouillard, nous basculons dans la descente.

Là encore, je laisse filer les autres en descendant tranquillement, sûrement trop prudent, je n'arrive pas à caler mon rythme, pas très important la route est longue.

Je passe devant la stèle du Chinois décédé lors de l'édition 2013.

Plus bas toujours dans le brouillard, le sentier commence à être bien rempli de flaques d'eau, je fais toujours l'effort de ne pas me tremper les chaussures et de réajuster mes guêtres ça me ralenti encore un peu plus.

Passé 20h, je m'arrête mettre ma frontale, mes poursuivants en font de même. Le faisceau de la lampe forme un halo dans ce nuage et je ne vois pas très bien, c'est seulement à 2km de Planaval que l'on passe sous le nuage, les lumières des maisons en vallée laisse espérer la proximité du prochain arrêt.

Le trajet est toutefois un peu long, à Planaval (43km 1517m) je fais un arrêt express car c'est à Valgrisenche que je dois voir Céline (6 à 7km plus loin). On longe une route avant de prendre une piste enherbée en contrebas.

Je cours à petites foulées et me sens assez bien dans cette première nuit humide, avant Valgrisenche, ce début de torpeur nocturne est perturbé par une sono de dingue, de la musique bien énervée signale aux coureurs un proche ravito sauvage, des jeunes font péter le son telle la R5 à Philippe quand on allait le jeudi soir dans une fête étudiante avec Faboul et Philboul ! La musique aurait plu à Juju, en tout cas en guise de pogo je secoue mes bâtons tel un vieux rachitique qui veut faire croire qu'il connaît le bon son ! Ils sont à font et leur ravito de gâteaux est top, un plus dans le gosier.

L'ultra étant l'art d'avancer pendant des centaines de kilomètres tout en bouffant, c'est le seul sport où je peux bouffer sans scrupule alors là comme on s'en colle pour 332km, je ne laisse pas mon assiette aux cochons…

On fini par arriver à Valgrisenche (49km 1662m), c'est une nouvelle fois la foire.

Valgrisenche (photo site TOR)

………

Arrivé à Valgrisenche 21h35 (11h35 de course) 259ème mon retard est de presque 2h sur mes prévisions. Eric m'envoi un sms sur ma remontée : 150 personnes de doublées environ mais je ne suis toujours pas dans la bonne tranche, pas dans le bon tempo, je n'ai pas encore trouvé le bon rythme, j'y vais cool en descente et monte correctement.

24 personnes ne pointent pas à Valgrisenche
Mika : 19:27 (64ème) – mon retard 2h08
Luca : 19:27 (66ème) – mon retard 2h08
Jean Michel T : 22:34 (392ème)

La tête de course :
Les 10 premiers passent entre 17:30 et 18:03. Patrick Bohard prend la tête (17:30).
2nd : Gianluca Galeati (17:34)
3ème : Dan Doherty (17:35)
4 ème : Christophe Le Saux (17:39)
5 ème : Pablo Criado Toca (17:45)
6 ème : Peter Kienzl (17:47) – (il était 21ème à la Thuile à 12:32)
7 ème : Matteo Pigoni (17:58)
8 ème : Ono Masahiro (18:00) – (il était 11ème à la Thuile à 12:28)
9 ème : Rein Steve (18:01)
10ème : Oscar Perez Lopez (18:03)

………



Beaucoup trop de monde à l'entrée ou dans la salle dédiée au changement de fringues. Je file directement aux tests de l'étude. Beaucoup de coureurs sont là, je retrouve le sénateur Arnaud toujours aussi sympa, il y a aussi l'espagnol suivi dans le col de Crosaties. L'endroit est étriqué, il y a tous les coureurs qui se font soigner par les kiné et nous entassés dans un coin pour les différents tests.

Après je retrouve Céline, ce n'est pas évident pour elle l'endroit n'est pas hyper accueillant, je fini par me changer et file manger un plat chaud, elle n'a pas droit de me suivre alors je fais vite. On se quitte un peu désorienté par tout ce chahut, je rejoins l'équipe de G.Millet pour le test de foulée en extérieur après avoir rendu mon sac de base de vie.


………

Valgrisenche out : je repars à 22h44 (232ème) – arrêt 1h09…(pas top car ma prévision était 15min).
16 personnes abandonnent à Valgrisenche (total abandon : 40)

Mika : 20:07 (69ème) – arrêt 30min
Luca : 20:11 (74ème) – arrêt 34min
Jean Michel T : 23:14 (286ème) arrêt 40min
Arnaud S : dimanche 22:52 (241ème)

La tête de course :
Les 10 premiers font des arrêts entre 4min et 25min, ce qui change un peu les places.
1er : Patrick Bohard (17:41).
2nd : Gianluca Galeati (17:45)
3ème : Christophe Le Saux (17:46)
4 ème : Peter Kienzl (17:51)
5 ème : Dan Doherty (17:53)
6 ème : Pablo Criado Toca (17:56)
7 ème : Matteo Pigoni (18:18)
8 ème : Ono Masahiro (18:22)
9 ème : Rein Steve (18:22)
10ème : Oscar Perez Lopez (18:26)

………


Section 2 : Valgrisenche – Cogne (56km - 4141md+) :

Après le test, ma frontale rend l'âme, les piles sont en rade, encore une perte de temps, dans le noir je prends une seconde frontale et file grimper le col de la Fenêtre de Torrent (2840m). Il commence à faire froid, courant toujours seul car les allures sont trop différentes avec les autres, je commence à me lasser de l'obscurité, de la pluie et du brouillard.

Mes guêtres sont en mauvais état, les élastiques sont cassés, elles ne tiennent plus très bien, je les bricole en les perçant de manière à ce que l'extrémité de mes chaussures se cale dans les trous. Au refuge de l'Epée (57km - 2366m), je retrouve Arnaud et Claude un autre sénateur, le calme des bénévoles, contraste avec le mauvais temps extérieur. La chaleur incite à s'asseoir et faire une pause, j'en profite pour me faire scotcher mes guêtres. Faut rester au chaud sous peine de s'endormir.

Je reprends l'ascension du col toujours dans le mauvais temps, à un rythme régulier, en écoutant toujours ma musique, dans ma bulle, j'avance finalement pas trop mal, devant moi des frontales se retournent et me laissent deviner la trajectoire à suivre, les fanions indispensables pour ne pas se perdre restent bien accrochés entre les cailloux humides.

Le col de la Fenêtre (60km - 2854m) fini par être franchi, c'est toujours plaisant d'en franchir un, d'autant qu'il y en a 25 à franchir…ce n'est que le 4ème .

La descente est bien raide, la pluie a rendu le sentier très glissant et scabreux, j'allais déjà pas bien vite là c'est le pompon. La fin tournicote un peu mais là encore, sous le nuage on peut voir les lumières de la vallée et Notre Dame de Rhème, je peux même doubler un couple de coureurs sur le bas.

J'arrive à Rhème (65km – 1738m) lundi à 2h38 du matin, saoulé par les conditions météos, Céline est là on refait le sac et je file m'allonger 1h, j'ai une vallée de retard par rapport à mes prévisions alors autant se reposer ici et zapper le repos dans la prochaine vallée.

Avant 4h je me lève, aussitôt un coureur m'interpelle me demandant si je libère mon lit, je lui confirme. Resté allongé 45min-1h, sans vraiment dormir, ça m'a permis de décrocher de la course mais je ne suis pas très frais en me levant. Bien décidé à rejoindre Eaux Rousses et me rapprocher des potes si possible, je m'habille pour repartir.

Les bénévoles m'interpellent la course vient d'être neutralisée à l'instant…les boules. Céline me laisse sa précieuse place assise et part se reposer, bien équipé j'attends maintenant le départ.

Assis à côté de deux Belges, Christian et Laurent j'essai comme eux de me reposer, la tête posée sur mon sac. Au fil des heures les coureurs arrivent, ça bataille ferme pour les places assises. 3h durant
ce sont 210 coureurs qui vont nous rejoindre ici. Le sénateur Alexandre attend aussi le départ.

Laurent bataillera calmement pour garder un peu d'espace tant dis qu'un coureur lui rongera son bout de banc…



Avant 7h, on demande qui veut abandonner et rentrer, quelques coureurs ont lâché l'affaire.

………

29 personnes n'atteignent pas ND de Rhèmes (total abandon : 69)

Moi : lundi 2h38 (228ème) – prévision dimanche 23h12.
Mika : dimanche 23:27 (63ème) – retard 3h11
Luca : dimanche 23:20 (60ème) – retard 3h18
Jean Michel T : lundi 3h57 (307ème)
Arnaud S : lundi 2:42 (231ème)
Alexandre F : lundi 2:22 (212ème)

La tête de course :
Les 10 premiers arrivent dimanche juste à la tombée de la nuit (à 20h10 on devait mettre les frontales sauf pour les nyctalopes mais j'en ai pas beaucoup croisé).

1er : Patrick Bohard (20:14)
2nd : Gianluca Galeati (20:18)
3ème : Christophe Le Saux (20:26)
4 ème : Dan Doherty (20:34)
5 ème : Pablo Criado Toca (20:39)
6 ème : Peter Kienzl (20:44)
7 ème : Matteo Pigoni (21:07)
8 ème : Oscar Perez Lopez (21:08)
9 ème : Ono Masahiro (21:20)
10ème : Rein Steve (21:20)

A noter que ceux comme Mika et Luca arrivés à Eaux Rousses durant la nuit seront aussi bloqués pendant 3h tant dis que la tête de course déjà à Cogne pourra continuer sans interruption le lundi matin.

………

A 6h56 du matin, arrive le 438ème mon avance à bien fondu…4min plus tard le départ est donné ! La course peut repartir (arrêt : 4h22), je repars déjà devancé par des coureurs arrivés après moi à ND de Rhème.

Les illusions de chrono s'évaporent au lever du jour, ce n'est déjà plus la même course, comme un gros décalage dans le temps, alors je me laisse guider par les sensations, ne pas me faire de tendinites jusqu'à Gressoney devient mon premier objectif.


Notre Dame de Rhèmes (65km) – Cogne (102km) :

Entrelor (photo facebook TOR)
Même en étant tranquille, je double des coureurs sans arrêt, peu avant le Col de l'Entrelor j'aperçois Christian qui grimpe bien, il me permet de découvrir l'itinéraire qui commence à être enneigé à partir de 2800m, le paysage est magnifique, le ciel est voilé, il ne pleut pas seulement
du vent, la neige fraîche à recouvert d'un blanc pétant les sommets, dans le rétroviseur le col de la Fenêtre apparaît très raide et très enneigé, de petites silhouettes descendent vers ND de Rhèmes.

La glace formée par la neige fondue au sol et le vent glacial oblige à marcher un peu à côté du sentier dans les blocs pour ne pas glisser, c'est scabreux, 200m de dénivelé sur de la glace en chaussures molles ça réveille les muscles ! Passer le col de l'Entrelor (70km - 3002m) dans ces conditions c'est excellent, dingue !

La descente d'abord glissante jusqu'à la boite en plastique jaune qui sert d'abri de fortune aux bénévoles (la buée empêche de les voir). Des bouteilles d'eaux et de coca sont stockées à l'extérieur, je ne m'arrête pas d'autant qu'un panneau interdit l'ouverture de la boite (doivent se cailler là dedans).

Je suis euphorique dans cette descente, au loin des montagnes dont je ne connais pas le nom me laissent imaginer la suite du parcours, je rêvasse sur cet itinéraire qu'il me reste à découvrir, c'est beau…pourquoi avoir laissé l'appareil photo !

La suite de la descente vers Eaux Rousses me laisse un vague souvenir de lacs.
A Eaux Rousses (79km – 1654m), un mec film les arrivées, quelques spectateurs nous encouragent. Le ravito est sous une bâche, Arnaud m'y rejoint rapidement, Christian est déjà là et repart avant moi. Je prends des autres pâtes et un thé.

depuis Eaux Rousses
Je sors du ravito avec Céline, on papotte un peu ça me fait du bien, depuis ND de Rhèmes je ne parle à personne.

………

33 personnes n'atteignent pas Eaux Rousses (total abandon : 102)

Moi : lundi 10:48 (237ème) – prévision : lundi 3:12
Mika : lundi 4:00 (69ème) – retard 6h48
Luca : lundi 3:05 (50ème) – retard 7h43
Jean Michel T : lundi 12:37 (381ème)
Arnaud S : lundi 11:08 (246ème)
Alexandre F : lundi 11:15 (249ème)

La tête de course :
Les 4 premiers arrivent dimanche à Eaux Rousses, ça bouge un peu dans les 10 premiers, ils commencent à bien prendre la pluie, le brouillard, comme tout le monde avec la nuit, j'espère qu'ils en chient, sinon ce n'est pas du jeu…

1er : Patrick Bohard (23:22)
2nd : Gianluca Galeati (23:24)
3ème : Christophe Le Saux (23:27)
4 ème : Dan Doherty (23:53)
5 ème : Pablo Criado Toca (lun 00:04)
6 ème : Peter Kienzl (lun 00:15)
7 ème : Matteo Pigoni (lun 00:27)
8 ème : Oscar Perez Lopez (00:28)
9 ème : Enzo Benvenuto (00:43)
10ème : Bozhidar Antonov (00:46)


………


Montée vers le Loson (photo Pillow lab)
La montée vers le col du Loson (90km - 3296m), attire ma curiosité, j'ai envie de voir à nouveau la neige. Le chemin traverse d'abord la forêt, 10min après avoir quitté Céline, un de mes bâtons se casse, je suis bon pour 1700md+ avec un seul brin… pas grave. Devant moi, un coureur s'acharne à me distancer, il a l'air énervé que je le rattrape, vu notre classement ça ne sert à rien de se mettre dans des états pareil...

A la sortie de la Forêt quelques maisons forestières ont l'avantage d'être à l'abri du vent, d'avoir une source et une table en bois, j'en profite pour m'étirer en m'y allongeant, je suis hors de mes objectifs et commence à ne plus y attacher aucune importance, je profite du paysage et peux encore doubler des coureurs en montée, pas de douleurs particulière, pas de fatigue et envie de découvrir le reste.

Loson descente (photo facebook TOR)
Le col du Loson, c'est long, même très long à grimper, au fur et à mesure que j'aperçois les coureurs, je devine où l'on doit passer, dans cet immense vallon, le sentier ou la piste serpente vers le haut, on peut le suivre ou couper quelques lacets, l'effort est différent et suivant le ressenti, je fini par rester sur le sentier c'est plus efficace, l'énervé qui me précédait reste en retrait après m'avoir annoncé que c'était le plus haut col, je sens une pointe d'inquiétude dans sa voie…

Vers 2800m à nouveau la neige qui colore les cailloux jusqu'au col, la progression est plus facile, il n'y a pas de glace, de temps en temps un bloc bouge et roule en contre bas, rien de bien méchant, devant les coureurs ralentissent fortement, je double un couple, la coureuse est poussée par le coureur. Plus haut deux gardes descendent, ils me disent de ralentir, d'être prudent, j'ai la banane, au contraire être là, perché à près de 3300m c'est la grande classe, j'imagine ceux passés dans la nuit ! Je préfère de jour.

descente Loson (photo facebook TOR)

Le col est atteint sans trop de difficulté, il laisse découvrir une nouvelle vallée et là les potes y a du couloir !! Pff faudrait étudier l'affaire mais la neige fraiche laisse deviner des trucs sympas, c'est très beau.

Le sentier passe par des roches vertes recouvertes de neige, je fais un peu gaffe, c'est exposé, il y a des cordes.

Là encore une boite en plastique, un peu plus grande, permet aux bénévoles de rester à l'abri, on me sert un café et/ou de l'eau.


Au sol je devine des emballages de médicaments, peut être pour l'altitude, peut être pour la douleur, je ne sais pas, j'enverrai peu sur le parcours.

Au loin, le refuge Sella (94km - 2585m) est bien positionné, il semble si proche, je reprends à courir en petite foulée, le visage rougi par le froid, tellement content d'être là et d'en profiter.

Dans le refuge, toujours le même calme, une poignée de coureurs, je laisse mon bâton cassé à côté de la poubelle, fait le plein d'eau, prend un café.

Mes dents me font mal depuis quelques heures, je ne peux plus manger mes barres de sports, alors je dois compenser sur les ravitos, notamment par des bananes qui sont finalement très cariogènes, j'aggrave l'état de mes dents s'en le savoir…

En sortant, je croise un coureur qui remonte chercher ses bâtons, il ne tarde pas à me redoubler, je le suis, on retrouve peu à peu la civilisation, plusieurs randonneurs, promeneurs ou traileurs nous encouragent, j'ai désormais hâte de retrouver Céline à Cogne.

Juste en entrant dans Valnontey (99km – 1667m) je redouble ce coureur, sur le plat qui nous mène à Cogne, je double aussi Christian et le senateur Claude.

J'arrive à Cogne à 16:55, satisfait de cette superbe section, déjà 102km dans les jambes, pas bien rapide mais pas de douleurs.

………

Eaux Rousses – Cognes IN :
28 personnes n'atteignent pas Cognes (total abandon : 130)

Moi : lundi 16:55 (223ème) – prévision (hors arrêt obligatoire) : lun 3h12
Mika : lundi 12:27 (62ème) – retard 4h28
Luca : lundi 11:43 (53ème) – retard 5h12
Jean Michel T : lun 21h49 (403ème)
Arnaud S : lundi 17h34 (234ème)
Alexandre F : lundi 18:43 (262ème)

La tête de course :
Cette fois-ci ils entament le lundi (comme moi à quelques heures d'écart) et arrivent tous avant le levé du jour, bref, ça file devant. Les 3 premiers sont très proches et les autres n'ont pas encore commencé la cueillette des champignons. Ils entrent dans la 2nd base de vie afin de changer leurs liquettes et passer en mode diurne.

1er : Patrick Bohard (lun 4:12)
2nd : Christophe Le Saux (lun 4:12)
3ème : Gianluca Galeati (lun 4:18)
4 ème : Dan Doherty (lun 4:51)
5 ème : Pablo Criado Toca (lun 5:37)
6 ème : Peter Kienzl (lun 5:48)
7 ème : Matteo Pigoni (lun 5:56) – jusque là tout va bien, il abandonnera avant Sassa
8 ème : Bozhidar Antonov (lun 5:57) – il restera bien classé jusqu'à Gressoney où il arrive 24ème mais il n'en sortira pas…
9 ème : Oscar Perez Lopez (lun 6:14) – tranquille, d'autant qu'il est blessé.
10ème : Julio Cernuda Aldecoa (6:25)

………


Avec Céline on fait à nouveau le point après avoir réalisé le test de centre de gravité et de foulée. Malgré la beauté des paysages, je lui avoue en avoir un peu marre de courir seul. Elle me confirme que suis débordé par les évènements, l'impression que je subi.

David Z, me signale qu'il serait temps de rattraper les mecs du BGSA… il n'a pas tord, pas besoin de rester trop longtemps à Cogne, la météo est clémente, il ne pleut pas, il fait encore jour, j'ai 4h30 de retard sur Mika c'est un peu beaucoup marron pour le rattraper et ça n'a plus beaucoup d'importance, il fait une super course. Je lui envoi un sms pour l'encourager.

Je peux manger des pâtes et prendre un café avant de reprendre le parcours.

Prochain objectif Donnas avec une halte à Chardonney, comme il s'agit en gros d'une montée et d'une descente de 30km, je choisi les gros pneus, les Hoka Speed.

Je repars de Cogne (102km – 1531m), on m'annonce 170ème je suis en réalité 181ème , les autres dorment., 230 coureurs de doublés.

Toujours pleins de SMS sur mon classement et pour m'encourager (ma soeur, mon fréère et mes parents sont à bloc !).

………
Cognes OUT :
10 personnes ne repartent pas de Cognes (total abandon : 140)

Moi : lundi 17:49 (181ème) – arrêt 54min
Mika : lundi 13:17 (61ème) – retard 4h32
Luca : lundi 12:44 (53ème) – retard 5h05 – Il est à Chardonney.
Jean-Michel : mardi 3h16 (431ème)
Arnaud : lundi 18:26 (200ème)
Alexandre : lundi 19:54 (224ème)

La tête de course :
Les arrêts s'allongent pour certains, le classement est modifié suivant leurs temps passés dans la base de vie certains un peu touchés, s'octroient une grosse sieste de 30min, je suspecte certains à avoir du mal à choisir la couleur de leurs chaussettes.

1er : Christophe Le Saux (lun 4:32) – arrêt 20min
2nd : Gianluca Galeati (lun 4:55) – arrêt 37min
3ème : Patrick Bohard (lun 5:03) – arrêt 51min
4 ème : Dan Doherty (lun 5:57) – arrêt 1h06
5 ème : Peter Kienzl (lun 6:10) – arrêt 22min
6 ème : Pablo Criado Toca (lun 6:42) – arrêt 1h05
7 ème : Bozhidar Antonov (lun 6:46) – arrêt 49min
8 ème : EOIN KEITH (lun 7:07) – arrêt 18min
9 ème : Oscar Perez Lopez (lun 7:14) – arrêt 1h
10ème : MASAHIRO ONO (lun 7:30) – arrêt 50min

………

Section 3 : Cogne – Donnas (44km 3348md+) :

Cogne (102km) – Chardonney (130km) :



Christian est devant moi, on discute, il me propose de faire un arrêt café, il hésite car il vient de se laver les dents (j'aurai su), mais se laisse convaincre, ayant un très bon souvenir de 2014, c'est vrai que ce ravito café improvisé à la sortie de la base de vie est tip-top !

Christian ne court pas et surtout pas sur le bitume, très dogmatique, je file devant mais comme je m'arrête enlever ma veste, avec cette météo, on passe du froid au chaud sans arrêt, il faut changer nos liquettes en permanence, il me rattrape. Je lui fais part de mon changement de chaussures et des petites douleurs ressenties aux pieds.

Même en marchant on double la paire du BGSA, ils sont surpris que je les reconnaisse, j'aurai bien fait un message à DZ mais faut pas vendre la peau de l'ours …

Christian en est à son 3ème TOR, il fait figure d'expert pour le petit apprenti que je suis, il marche bien et courir ne s'avère pas forcément plus rapide, Il m'annonce mettre sa frontale à 20h15 comme la veille, je le ferai avant lui et le laisse filer devant, mes intestins commencent à gargouiller.

Au refuge Sogno (117km – 2534m), il fait bien noir et il caille sévère. Je prends un bouillon de pâtes, un café, fais le plein d'eau, passe aux toilettes, salut Christian qui repart. Un vieux traileur assis dans le canapé explique en Français aux bénévoles qu'il abandonne et souhaite téléphoner à sa femme pour qu'elle ne s'inquiète pas, il se fait engueuler, on lui indique que sa femme ne peut pas venir dormir ici (dialogue de sourd), dans le même temps, un assistant explique qu'il souhaite attendre un coureur on lui interdit de dormir et de s'asseoir sur le canapé… ambiance.

Je sors et aussitôt m'assoit pour mettre mon sur-pantalon, il fait trop froid. Devant moi, les frontales tracent en pointillé le profil du chemin qui nous mène au col de la Fenêtre (118,5km - 2827m), qui sera franchi dans un vent glacial de nuit, faudra revenir pour la vue…

La descente est une nouvelle fois sur un sol détrempé, plus bas je change de frontale et enlève une couche, il fait plus chaud, un peu largué sur les kilométrages bien qu'équipé d'une anti-sèche, je me trompe et déchante en arrivant au refuge Miserin (120,7km - 2581m) qui n'est pas celui de la Dondena (3,3km de plus à faire). Mes douleurs aux pieds commencent à devenir pénibles, je devine que ce sont des ampoules, pas envie de trainer plus dans ce coin, je finis par rejoindre Dondena (124km – 2151m).

Christian est endormi à une table, je m'attable pour un bol de pâtes et une demi-banane à côté d'un coureur qui me dit ne dormir que par tranche de 30min, justement où pense t'il dormir ? A priori Sella, après j'ai déjà oublié ce qu'il vient de me dire.

Il est déjà tard et mon objectif est de dormir à Donnas, à priori à Chardonney on ne peut pas dormir ou dans des conditions difficiles et ce n'est pas prévu à Champorcher. Donnas est à 390m il y fera plus chaud et on pourra me soigner les ampoules.

Alors je poursuis mon chemin en repartant seul mais content de rejoindre Céline qui m'attend un peu plus bas.

Le chemin reprend de la verdure, l'herbe humide, le sentier transformé parfois en petit ruisseau et les marches finissent de gonfler mes ampoules, ça devient très pénible mais je reste optimiste et avance malgré tout.

A Chardonney (130km – 1450m), Céline m'attend tout sourire, je ne ressemble à rien, la gueule enfarinée, elle me dit que je suis plus cuit que d'habitude, effectivement les stages précédents étaient des coursetons à côté du TOR, elle me propose de changer mes chaussures, dans un éclair de non lucidité, je refuse. Arnaud arrive avec Valérick et Claude qui souffre d'un genou.

………

7 personnes n'atteignent pas Chardonney (total abandon : 147)

Moi : mardi 00:23 (155ème)
Mika : lundi 18:46 (52ème) – retard 5h37
Luca : lundi 17:40 (46ème) – retard 6h43
Jean-Michel : mardi 11:55 (481ème)
Arnaud : mardi 00:27 (158ème)
Alexandre : mardi 5:56 (244ème)
Christian : mardi 00:40 (163ème)
Valérick : mardi 00:26 (156ème)

La tête de course :
Les allures sont désormais un peu différentes, depuis Cogne ils mettent entre 4h45 et 5h20. Les écarts se creusent mais rien n'est fait.

1er : Christophe Le Saux (lun 9:30)
2nd : Patrick Bohard (lun 9:32)
3ème : Gianluca Galeati (lun 9:55)
4 ème : Dan Doherty (lun 10:42)
5 ème : Pablo Criado Toca (lun 11:27)
6 ème : Peter Kienzl (lun 11:28)
7 ème : Bozhidar Antonov (lun 11:56)
8 ème : EOIN KEITH (lun 12:14)
9 ème : MASAHIRO ONO (lun 12:14)
10ème : Matteo Pigoni (lun 12:43)


………


Chardonney (130km) – Donnas (149km) :

Un bol de pâtes, un café. Arnaud et Valérick sont ok pour repartir avec moi sur Donnas, très sympas, ils ne courent pas, ils marchent mais à quelle vitesse ! Mes ampoules ne me permettent pas de les suivre, à Pontbosset (139km) je ne suis plus avec eux depuis quelques minutes.

Sur cette partie, je déguste sévère, j'ai mal à chaque pas, le parcours est pénible, ça n'arrête pas de monter et de descendre, interminables, quelques jolies passerelles permettent de voir le torrent dont le bruit couvre le son de ma musique (même bande son depuis dimanche 10:00 – déjà près de 40h de course).

J'enrage d'avoir mal à ce point, je n'avance plus, c'est douloureux et l'arrivée à Bard ne calme pas ma colère, le bitume remplace le sentier pavé, Donnas semble encore loin, j'y arrive complètement cramé au niveau des pieds (149km – 390m).

………


3 personnes n'atteignent pas Donnas (total abandon : 150)

Moi : mardi 4:50 (151ème)
Mika : lundi 22:00 (48ème) – retard 6h50
Luca : lundi 20:38 (39ème) – retard 8h12
Jean-Michel : mardi 16:32 (470ème)
Arnaud : mardi 4:33 (147ème)
Valérick : mardi 4:32 (144ème)
Alexandre : mardi 9:54 (234ème)
Christian : mardi 5:15 (156ème)

La tête de course :
Ils arrivent à Donnas lundi entre le repas de midi et le gouter. Si ça se trouve ils n'ont pas d'ampoules…. De jour ça avance plus vite aussi, sur cette partie un peu longue sur la fin.

1er : Patrick Bohard (lun 12:03)
2nd : Christophe Le Saux (lun 12:05)
3ème : Gianluca Galeati (lun 12:58)
4 ème : Dan Doherty (lun 13:31)
5 ème : Pablo Criado Toca (lun 14:20)
6 ème : Peter Kienzl (lun 14:28)
7 ème : MASAHIRO ONO (lun 15:09)
8 ème : Bozhidar Antonov (lun 15:15)
9 ème : EOIN KEITH (lun 15:35)
10ème : Oscar Perez Lopez (lun 16:01)

………


Arnaud comprend et me dit qu'avec des ampoules il ne poursuivrait pas…pan sur la tête.

Résister à cette tentation (TOR)
Mis à part les ampoules et les dents avec le sucre, le reste tourne. Alors que faire, je vais réveiller Céline qui tente de récupérer dans la voiture, le commissaire de course m'engueule "pas le droit de sortir" "vas y essai de me disqualifier !" Je rentre à nouveau dans la base de vie, l'équipe de Grégoire comprend que je suis un peu énervé et n'insiste pas pour les tests, on convient que je me repose d'abord.

Je passe voir l'infirmier, pas équipé d'éosine et pas doué pour les ampoules il n'est pas certain de ses soins et que je puisse poursuivre "avec de la volonté on peut faire plein de chose…". Bon, là si ça continue, j'abandonne, ras le bol complet…

Je bouffe, je tourne en rond, on m'a dit d'attendre que les ampoules sèchent. Je laisse reposer mes pieds en m'allongeant sur un des lits de l'estrade situé sous l'éclairage, je ne dors pas vraiment, ça me repose un peu. Après 2h30 à zoner, les ampoules sont dans le même état, toutes gonflées, j'arrache les pansements les perce avec une épingles de dossard et décide de me doucher pour repartir ou abandonner, je ne sais plus trop quoi faire, c'est la merde totale.

J'informe par sms tous ceux qui me suivent, tout le monde comprend la situation. Philippe m'encourage à continuer sur un pied s'il le faut, Gzav me dit que ce n'est qu'un passage à vide, tout le monde m'encourage, c'est vraiment le top. Lud me conseille des Compeed, David Z m'appelle, je décroche, on discute un bon moment et je fini par aller me doucher.

Dans la douche, Christian est là, il me dit avoir mal au genou gauche, les médecins lui on dit à Cogne que c'était la fatigue mais il n'est pas serein. Je lui fais part de mon envie d'abandonner à cause des ampoules, il me rassure et renverse la situation.

Après une douche express, au risque lui aussi de se faire disqualifier, il va chercher auprès de son père de quoi me soigner, une seringue, de l'éosine et m'explique ce qu'il faut faire. Je fais tout ce qu'il faut, me change de fringues, refais mon sac, Céline revient, elle était certaine que j'allais repartir.

Manque plus que les pansements, ça tombe bien, l'infirmier vient de changer, il me prend en charge, montre à Céline ce qu'il faut faire, il a même acheté de l'éosine personnelle pour soigner les coureurs, la technique : mettre de l'éosine dans la seringue, aspirer le liquide de l'ampoule réinjecter le mélange, déchirer l'ampoule avec l'aiguille, puis mettre les pansements. Il explique à Céline qu'il faut acheter les fameux compeed. Je prends 1 doliprane 1000 pour les ampoules, ce sera le seul.

Ok, mes pieds sont enfin soignés après plus de 5h à Donnas, Céline file en pharmacie chercher tout le nécessaire et on se retrouve à Perloz (154km).

………

Donnas OUT :
11 personnes ne repartent pas de Donnas (total abandon : 161)

Moi : mardi 10:08 (192ème)
Mika : mardi 00:49 (50ème) – retard 9h19
Luca : lundi 22:02 (35ème) – retard 12h08
Arnaud : mardi 7:52 (144ème)
Valérick : mardi 8:11 (153ème)
Alexandre : mardi 11:02 (209 ème)
Christian : mardi 9:07 (179 ème)
Jean Michel : mardi 18:24 (432ème)

La tête de course :
Les appétits n'ont pas la même taille, la 1ère féminine bouscule la tête de course et JC fait sont apparition dans le top 10.

1er : Patrick Bohard (lun 12:12) – arrêt 9min
2nd : Christophe Le Saux (lun 12:27) – arrêt 22min
3ème : Gianluca Galeati (lun 13:48) – arrêt 50min
4 ème : Dan Doherty (lun 14:04) – arrêt 33min
5 ème : Pablo Criado Toca (lun 14:20) – arrêt 27min
6 ème : Peter Kienzl (lun 14:54) – arrêt 26min
7 ème : MASAHIRO ONO (lun 16:06) – arrêt 57min
8 ème : DENISE ZIMMERMANN (lun 16:23) – arrêt 19min
9 ème : EOIN KEITH (lun 16:31) – arrêt 56min
10ème : mathieu jean claude (lun 16:39) – arrêt 24min


………


Section 4 : Donnas – Gressoney (53km 4107md+) :

Donnas (149km) – Lago Vargno (172km)

Il était temps que je reparte de Donnas, ce n'est plus la même course, les chronos envisagés passent définitivement à la poubelle, je décide de poursuivre en mode marche rapide, à l'instar d'Arnaud, si je peux je cours mais ça n'a plus d'importance, malgré tout je suis soulagé de reprendre le chemin et de découvrir ce parcours.

En sortant je repars avec un Ukrainien (Oleksandr Olivson) et un Chinois (Qing Gao), autant dire qu'avec le niveau d'anglais général, ça ne va pas loin niveau conversation, peu importe on a la banane et mal aux pieds…Olek a fait le TOR, son dossard 153 indique son classement 2014. Lui aussi a des soucis de pieds.

La section qui se présente comporte 2500md+ sur 18km. Ca commence par une visite des vignes, histoire de vérifier que le vin vient bien d'ici, la plus part des coureurs détestent cet endroit, un Italien me double en m'avertissant que ce passage est complètement stupide, de mon côté ça me va bien de pouvoir reprendre la course alors débile ou pas je prends ce qu'il y a prendre.

Perloz
A Perloz (154km - 663m), accueil sympa avec des cloches, les bénévoles sont très sympas et nous encouragent, Céline est remontée à bloc, elle a tout ce qu'il me faut. Maintenant commence une partie longue sans que l'on puisse se voir. Prochaine escale Niel (187ème km). Durée estimée : 12h30 depuis Perloz, soit vers minuit.

Là encore quelques passages mignons comme tout, quasi bucoliques avec encore un joli pont, arrive à nous ramollir le cerveau et nous fait croire que tout va bien se passer, que la douceur ambiante va durer…

Avant Sassa, deux coureurs me doublent, un Italien avec son portable vissé à l'oreille raconte sa vie et un certain Vladimir, moins loquace, ne me salut pas et me dépasse avec une certaine assurance,…même pas peur.

Après le pont du torrent de Giassit, j'aperçois Christian assis, il abandonne, son genou gauche le fait trop souffrir, il attend son père, je suis désolé pour lui et le remercie encore de m'avoir aidé, il me souhaite bonne chance pour la suite…de la chance ? ha ! Comme dirait Tiago, "Qu'est qui ça va s'arriver ?"

A Sassa (161km - 1305m), je retrouve quelques coureurs dont un Breton, le restaurant situé à côté offre des toilettes d'un confort improbable à ce moment de la course, j'ai honte de rentrer ici, …


………

13 personnes n'atteignent pas Sassa (total abandon : 174)

Moi : mardi 14:34 (194ème)
Mika : mardi 3:50 (44ème) – retard 10h44
Luca : mardi 1:33 (32ème) – retard 13h01
Arnaud : mardi 11:39 (140ème)
Valérick : mardi 11:39 (141ème)
Qing Gao : mardi 13:41 (180ème)
Oleksandr Olivson : 14:13 (190ème)
Alexandre : mardi 15:26 (209ème)
Jean Michel mardi 22:48 (416 ème)

La tête de course :
Les 10 premiers se tiennent toujours en 4h d'écart environ, le refuge de Coda est à 1000md+ environ de Sassa, il fait encore jour pour eux.

1er : Patrick Bohard (lun 15:03)
2nd : Christophe Le Saux (lun 15:35)
3ème : Gianluca Galeati (lun 16:56)
4 ème : Dan Doherty (lun 17:12)
5 ème : Pablo Criado Toca (lun 18:08)
6 ème : Peter Kienzl (lun 18:25)
7 ème : MASAHIRO ONO (lun 19:01)
8 ème : mathieu jean claude (lun 19:38)
9 ème :DENISE ZIMMERMANN (lun 19:53)
10ème :EOIN KEITH (lun 19:53)


………

Le ravito sous une bâche est plus sommaire mais très convivial, le patron ou tout du moins celui qui semble l'être nous indique "ici commence la partie la plus difficile du TOR", je fanfaronne en lui rappelant que "l'Entrelor avec de la glace, c'est pas de la tarte", il admet mais avoue qu'ici on ai fier de revendiquer le titre de la partie la plus technique…après ça il nous indique 1h30 pour aller au refuge de Coda et 5h pour aller à Niel. Ca signifie pour moi, une possible arrivée vers 19h30 à Niel !!!

Guillaume un autre coureur est moins optimiste, on repart en ordre dispersé, je double le Breton, il m'engueule presque quand je lui fais part de ma précédente intention d'abandonner "tu es en forme ! à part tes ampoules, tu n'as aucune raison d'abandonner !!"…la vache, il est motivé pour 10 coureurs.

Je file devant lui rejoindre le refuge Coda, mes ampoules ne font plus vraiment mal, il fait assez bon dehors, quelques randonneurs descendent et nous encouragent.

Plus je monte, plus le ciel s'assombri et la pluie qui ne devait tomber que cette nuit arrive avant 17h avec de bonnes rafales de vent, m'obligeant à mettre mon sur-pantalon au col de Portola (1966m) et rejouer avec mes guêtres qui ne tiennent pas. Le portable ne passe plus.

Plus haut, au col de Carisé (2124m), de jeunes coureurs descendent et m'annoncent le refuge Coda à 20min, on est dans le brouillard, le vent et une pluie fine tombe par intermittence…loin de la promenade champêtre du bas…

Là commence le Mordor, ici les Orques ne font pas les malins…


Je fini dans le brouillard par arriver bien rafraichi au refuge Coda (2224m), 166km de fait soit la moitié…bien, maintenant on est sur le chemin du retour !

Je descends au niveau des repas sans tarder, Guillaume est là ou arrive peu après moi, je ne sais plus, ce qui est sûr c'est que je prends deux bols de bouillon de pâtes et un café. Toujours pas de réseau.

Je quitte le refuge et prends le vent dans la gueule jusqu'au col Sella, après le chemin redescend sur les lacs de Goudin, à l'abri des rafales, il fait plus doux et je dois enlever des couches de vêtements, ces changements de température sans chiant à gérer.

Guillaume me double, on se retrouve à Goullas, ravito sauvage très sympa comme toujours, je fais part d'un nouveau truc, j'ai une drôle de sensation sur le haut du crâne, comme si ma tête gonflait au niveau cuir chevelu, dès que je cours les secousses accentuent ce phénomène…toujours pas ce putain de réseau.

La pluie fini par tomber à nouveau, mon crâne n'en fini pas de gonfler et dégonfler, je commence à psychoter, genre est ce que je fais un œdème ou un truc grave ?

GG en 2013 !
Au refuge de Vargno (172km - 1664m), il ne fait pas encore nuit, j'explique mon cas et retrouve Georges Galle et lui annonce mon souhait d'abandonner, je lui demande s'il peut me ramener. Il me dit que "c'est normal, c'est la fatigue, c'est comme ça sur le TOR, faut pas paniquer". Il attend sa femme, je lui demande lorsqu'il descend dans la vallée de prévenir Céline, car niveau horaire les prévisions optimistes de Sassa s'avèrent complètement faussées par la pluie et ici pas de réseau… je m'allonge 1h dans le dortoir bien sombre (ça caille), sans vraiment dormir, ça suffit à dégonfler mon crâne, pas besoin de paracétamol comme proposé par une bénévole.

Georges est toujours là, sa femme se repose, je décide de poursuivre et d'abandonner à Niel.


Lago Vargno (172km) – Niel (187km) :

Je repars avec un anglais en short, il fait nuit noire, il neige, rapidement je le double et rattrape des coureurs qui se dirigent vers le col de la Marmontana (176km - 2348m), le réseau ne passe toujours pas depuis Sassa impossible de prévenir Céline. Les fanions sont juste suffisants, il faut garder le réflexe dès qu'il n'y en n'a plus de visibles de s'arrêter et de chercher les suivants à la frontale, parfois à cause de la capuche je passe à côté sans les voir et en me retournant je découvre le changement de direction. Certains coureurs se perdent, Jean Michel s'est déjà perdu 3h une année et la femme de Georges Galle s'est égarée 1h30 avant Vargno.


Je sais plus trop comment et où on a fini par se retrouver avec Guillaume, on a avancé ensemble après le Col de la Marmontana, de nuit dans le vent et la pluie, sur des roches bien glissantes, on s'est relayé pour trouver le chemin dans la montée de Crenna Dou Leni (179km - 2311m) un dédale de blocs infernal en montée comme en descente. Peu avant on a fait une halte au lago Chiarro (178km – 2096m) en plein vent sous une bâche avec des bénévoles qui donnent une soupe de pates "c'est pas à Courmayeur que vous en mangerez une comme celle-là !" Mika aura eu droit à des steaks grillés sur de la pierre de Lauze, ici, faudra revenir un peu mieux classé.

Dans le col de Crenna Dou Leni, on double deux coureurs Italiens ou Allemands assis, Guillaume me demande de l'éclairer pour qu'il puisse changer sa pile de frontale.

On fini par arriver au col de la Vieccha (181km – 2184m), là encore les bénévoles savent nous accueillir même dans le mauvais temps. Je laisse Guillaume pour aller me reposer une heure dans la boite en plastique, je suis fatigué de me concentrer pour ne pas tomber. Pas de réseau, j'éteins le portable.

Niel
Une heure plus tard, après avoir soigné mes ampoules et mis les compeeds, je descends vers Niel, heureux de voir que mes jambes tournent bien, je double Vladimir, beaucoup moins véloce ici…il pleut toujours et fait froid.

Peu avant Niel, j'aperçois les lumières qui annoncent le village et donc Céline, je commence à espérer sortir de cette section et retrouver un peu de chaleur. Mon second bâton carbone casse.

J'arrive à Niel (187km - 1573m) mercredi matin à 4h50.


………

Sassa – Niel :
53 personnes n'atteignent pas Niel (total abandon : 227)

Luca : mardi 11:02 (28ème) – retard 17h48
Mika : mardi 13:28 (39ème) – retard 15h22
Arnaud : (pointage out)
Valerick : mardi 21:08 (128 ème)
Qing Gao : mercredi 00:57 (169ème)
Oleksandr Olivson : mercredi 00:57 (170ème)
Guillaume : mercredi 3:51 (187ème )
Moi : mercredi 4:50 (199ème)
Alexandre : mercredi 8:34 (255ème)
Jean Michel : mercredi 17:08 (421ème)

La tête de course :
Les 2 premiers finissent cette étape le lundi les autres y sont le mardi. Bilan ça cavale devant. Cette étape difficile a creusé les écarts entre le 1ère et la 10ème .

1er : Patrick Bohard (lun 22:44)
2nd : Christophe Le Saux (lun 23:19)
3ème : Dan Doherty (mar 00:32)
4 ème : Gianluca Galeati (mar 00:57)
5 ème : Pablo Criado Toca (mar 2:37)
6 ème : Peter Kienzl (mar 4:11)
7 ème : mathieu jean claude (mar 4:27)
8 ème : MASAHIRO ONO (mar 4:35)
9 ème : EOIN KEITH (mar 5:37)
10ème : DENISE ZIMMERMANN (mar 6:09)


………


Céline est là, on est content de se retrouver elle hallucine sur mon état de non fraîcheur… on rentre au chaud dans le restaurant, le patron me sert à table sa polenta, un régale, je soigne mes ampoules, changent quelques bidules et essai de me reposer 30min, c'est pas terrible, Guillaume sorti de la toile de tente n'est pas très reposé, le visage rougi par le froid.

J'explique à Céline les gonflements du crâne et me rassure, si tu fais un oedème cérébral tu devrais perdre la vue, me voilà prévenu et rassuré.

Le chinois fait l’effort d’étendre ses chaussures et chaussette avec précaution, un italien pose les siennes pleines de boue sur les miennes !


Niel (187km) – Gressoney (200km) :

On repart une nouvelle fois, les jambes sont raides, les pauses prolongées assises ne sont pas top, la montée vers le Col Lasoney (190km – 2364m) se fait sous la pluie avec quelques flocons qui fondent, le col franchi laisse place à un immense plateau inondé, Arnaud l'avait évoqué. Ma hantise, je sautille tel un cabri centenaire sur les cailloux pour ne pas poser les pieds dans ces immenses flaques d'eau. Malgré le ciel chargé, je trouve ce coin très joli.


Heureusement le chemin fini par descendre sur les premières bergeries à nouveau la civilisation et le sentiment de sortir du Mordor, au loin des cors de chasse et des cloches résonnent dans la vallée, l'ambiance est dingue.

C'est le ravito d'Oberloo (192km – 2033m), je lève les bras pour les remercier et leur dire à quel point je suis content d'être arrivé ici ! Accueil haut de gamme, plateau de fromage à l'extérieur, je préfère rentrer à l'intérieur, des cranes de chamois sur les murs, une vieille table en bois dans ce petit refuge et des ravioles énormes, je me régale, Guillaume m'invite à repartir avec lui, je le laisse filer, trop envie de me régaler.

Je repars avec le sourire, pour moi ça sent Gressoney 200ème km, il reste 8km. La fête est de courte durée, les marches du chemin commencent à me relancer les ampoules et à force d'amortir les descentes pour éviter les chocs les muscles deviennent de plus en plus durs, notamment le mollet gauche, le genou gauche aussi présente une petite douleur.

Comme le chrono n'a plus aucune importance, je m'efforce de limiter les douleurs au mieux en modifiant constamment ma prise de pied.

Une chose est sûr ceux qui veulent apprendre à courir sur l'avant du pied pour le dynamisme devraient s'équiper d'ampoules sur les côtés des talons c'est très efficaces…

Sur le bas, Laurent me téléphone, on discute un bon moment ça fait du bien, la course est longue et finalement on passe plusieurs heures seul.


Je fini par rejoindre Céline à Gressoney, enfin ! 25h21 depuis Donnas pour seulement 53km, j'avais initialement prévu 18h30 de promenade…

………

41 personnes n'atteignent pas Gressoney (total abandon 268)

Luca : mardi 15:07 (27ème) – retard 20h22
Mika : pointage out
Arnaud : mercredi 1:28 (113 ème)
Valérick : mercredi 1:28 (114 ème)
Qing Gao : mercredi 6:42 (146ème)
Oleksandr Olivson : mercredi 6:17 (143ème )
Guillaume : mercredi 10:55 (181ème )
Moi : mercredi 11:29 (190 ème)
Alexandre : mercredi 13:40 (235 ème)
Jean Michel : mercredi 21:55 (411 ème)

La tête de course :
Section plus facile un seul col à passer. Gressoney ça représente 200km, en 2014, les premiers étaient passés en 40h, cette année le même chrono dans les conditions difficiles rencontrées, se fait au prix d'un effort très important.

1er : Patrick Bohard (mardi 02:08) – 40h08 de course.
2nd : Christophe Le Saux (lun 02:50)
3ème : Gianluca Galeati (mar 04:25)
4 ème : Dan Doherty (mar 05:15) (bug pointage)
5 ème : MASAHIRO ONO (mar 7:46)
6 ème : Pablo Criado Toca (mar 7:51)
7 ème : Peter Kienzl (mar 08:04)
8 ème : mathieu jean claude (mar 09:09)
9 ème : Oscar Perez Lopez (mar 09:15)
10ème : EOIN KEITH (mar 9:26)

………


C'est pas fini faudra revenir (Champoluc)
Assez content finalement, je n'ai pas de tendinites aux releveurs, seul contrat rempli. Autour de moi, ça commence à ressembler à la cour des miracles, beaucoup sont strappés ou équipés de blocs de glaces, les releveurs semblent être la principale blessure avec les genoux.

Je prends mon temps, d'abord les tests où je retrouve la sympathique équipe de Grégoire Millet, je fais le malin histoire de me détendre en racontant des conneries, visiblement mon équilibre est bon.

Puis la douche, puis le repas, puis les soins kiné et podo. Je sors bien strappé à gauche pour soulager le mollet et éviter la tendinite des releveurs. Les pieds avaient aussi besoin d'une intervention. Y a du monde, les kiné sont hyper pro, franchement ça remet bien les guiboles.

Je mange d'abord pâtes blanches puis pâtes rouges, simple et efficace comme terminologie. Après de multiples discussions sur la suite à donner avec différents coureurs, il semble que ce soit plus rapide, Laurent me le confirme ainsi qu'un bucheron de la Drôme qui traine un genou en vrac depuis Donnas et qui ayant déjà fait le TOR, m'encourage et me rassure sur la suite.

Je regarde les sms avant de m'allonger 1h. Je me lève plus défoncé de fatigue qu'en entrant, je reprends la course, enfin le chemin, j'ai à peine raté le rencard avec Guillaume parti à 13h, il est 16h06. Après 4h37 de pause Céline me dit qu'il serait temps que je me bouge…

………

Gressoney (OUT) :
Ceux arrives à 22h seront bloqués et attendront le lendemain vers 8h20 la décision d'arrêt de la course.

Luca : mardi 16:08 (26ème) – retard 24h02
Mika : mardi 18:18 (36ème) – retard 21h48
Arnaud : mercredi 5:41 (112ème)
Valérick : mercredi 5:41 (111ème)
Qing Gao : mercredi 13:20 (181ème)
Oleksandr Olivson : mercredi 11:33 (161ème)
Laurent : 12:33 (173ème )
Guillaume : mercredi 13:03 (178ème )
Alexandre : mercredi 15:20 (198ème)
Moi : mercredi 16:06 (212ème)
Jean Michel : course arrêtée il ne pourra pas repartir.

La tête de course :
Comment résister à une bonne pause à Gressoney quand on est épuisé ? Réponse avec le top 10 : où l'on voit qu'un groupe de 3 se forme pour prendre en chasse Patrick Bohard. JC joue une grosse carte : arrêt 6min ! Ce top 10 s'étale sur 10h15 d'écart.

1er : Patrick Bohard (mardi 3:12) – arrêt 1h04
2nd : Christophe Le Saux (mardi 5:14) – arrêt 2h24
3ème : Gianluca Galeati (mar 5:15) – arrêt 50min
4 ème : Dan Doherty (mar 5:15) – arrêt ?
5 ème : MASAHIRO ONO (mar 8:27) – arrêt 41min
6 ème : Pablo Criado Toca (mar 8:39) – arrêt 48min
7 ème : mathieu jean claude (mar 9:15) – arrêt 6min
8 ème : Oscar Perez Lopez (mar 09:45) – arrêt 30min
9 ème : EOIN KEITH (mar 9h50) – arrêt 24min
10ème : DENISE ZIMMERMANN (mar 10:27) – arrêt 22min


………

Section 5 : Gressonney – Valtournenche (39km – 2601md+)

Gressoney (200km) – St Jacques (222km) :

La reprise est difficile, les jambes sont raides alors je regarde la montre qui affiche une vitesse stratosphérique de 5 à 6km/h bien supérieure à mon 4km/h lors de ma conversion avec Laurent...

A ce moment de la course, j'ai l'impression de ne pas avoir vraiment dormi depuis dimanche (78h de rando-gastronomique), ce qui explique peut être que je commence à me tutoyer…"aller mon gars, faut pas lâcher", "manges", "bois", "ralentis, tu as mal", "arrêtes toi et mets ta veste"…je m'écoute.

Le ravito d'Alpenzu (207km – 1788m) est charmant, très propre pour les bouseux que nous sommes, c'est un peu gênant de débarquer sur un vieux plancher en bois surement centenaire avec des chaussures aussi sales…enfin bref, je ne traine pas trop, de toute façon mes dents m'empêchent de gouter les sucreries proposées et j'ai déjà bien bouffé à Gressoney, il y a seulement 7km, faudrait voir à changer de braquet et lâcher la fourchette.

Le Col Pinter (211km – 2776m) se charge de mettre un arrêt à la rando-gastronomique et permet aussi d'éliminer quelques calories qui nécessiteront fatalement un rattrapage à la prochaine cantine ! Plus j'avance, plus j'ai le droit de bouffer, ce n'est pas compliqué comme concept et le TOR sur ce plan c'est vraiment du haut de gamme…

Voilà donc devant moi et dans le brouillard se présente le col Pinter, 1000md+ en 4,4km depuis le refuge Alpenzu, j'avance à un rythme modéré mais régulier, de gros cairns dans le brouillard me perturbent, je les fixe pour m'assurer qu'il ne s'agit pas de vaches ou de randonneurs.

Les coureurs qui me précèdent ont bien avancé seul un coureur en short semble un peu faible sous le col, il caille, il est bien pale et a du mal à trouver son souffle, c'est un espagnol, je lui file un gel et passe le col avant lui. Plus à l'aise en descente, il me devance, décidemment sur cette course je n'ai pas su trouver la bonne allure en descente, trop prudent.

Plus bas on fini par mettre les frontales, 5min plus tard je trouve une de ses flasques encore à moitié pleine je la garde pour lui rapporter.

Après une descente un peu raide sans plus on prend pied sur une vallée plus douce, où la forêt refait un peu son apparition vers 2100m.

Mon anti-sèche m'annonce qu'à Cunéaz (215km – 2095m) il y a un gros joker avec un ravito dément de la famille Collé (vainqueur 2014), mes gourdes sont vides et j'ai même vidé au sol celle de l'espagnol, j'arrive donc assoiffé dans ce hameau avec la ferme intention de me goinfrer …les commissaires ont du faire le ménage, pas de ravito cette année.

Me reste 1,5km pour atteindre Crest, j'y arrive enfin.

………

507 coureurs n'iront pas à Crest.

Luca : mardi 20:18 (24ème ) – retard 24h38
Mika : mardi 22:49 (34ème ) – retard 22:08
Arnaud : mercredi 10:02 (102ème )
Valérick : mercredi 10:05 (105ème )
Oleksandr Olivson : mercredi 15:56 (140ème )
Laurent : mercredi 16:52 (148ème )
Qing Gao : mercredi 17:26 (161 ème )
Guillaume : mercredi 17:16 (155ème)
Alexandre : mercredi 20:33 (189ème ) – Alexandre ne pourra pas reprendre la course qui sera annulée dans la matinée de jeudi.
Moi : mercredi 20:56 (201ème )

La tête de course :
Section plus facile, réputée rapide en tout cas moins technique que les précédentes, après un long plat faut avaler le Col Pinter et redescendre à Crest, 16km. Les 2, 3 et 4 grapillent quelques minutes à Patrick Bohard, le top 10 reste dans la même fourchette.

1er : Patrick Bohard (mardi 7:14)
2nd : Dan Doherty (mar 8:46)
3ème : Gianluca Galeati (mar 9:00)
4 ème : Christophe Le Saux (mardi 9:11)
5 ème : MASAHIRO ONO (mar 11:54)
6 ème : Pablo Criado Toca (mar 12:08)
7 ème : mathieu jean claude (mar 12:49)
8 ème : Oscar Perez Lopez (mar 13:15)
9 ème : EOIN KEITH (mar 14:22)
10ème : Peter Kienzl (mar 14:26)

………


Crest est vraiment un très bon ravitaillement, confortable, il y fait chaud, je retrouve des coureurs dont Alexandre qui malgré mon incrédulité, m'annonce que la course est à nouveau suspendue…il me conseille de rester ici, il y a des lits de disponibles ce qui n'est pas sûr à St Jacques. Je préviens Céline.

Je prépare mon sac pour la reprise de la course puis passe à table, les pâtes passent toujours aussi bien, un régal. Les sucreries me font encore trop mal, donc pas touche. Le lavage des dents à Gressoney n'aura pas suffit, il avait d'ailleurs été douloureux. A 22h je file me coucher, lis les sms qui me remontent bien la motiv', le gros ronfleur à côté de moi me réveillera un peu, mes bouchons dans les oreilles et la fatigue font le reste, je dors vraiment jusqu'à 3h du matin…je m'étire pendant 45min avant de remonter dans la salle d'entrée, on me dit que je peux descendre à St Jacques et que la course peut continuer.

Euphorique à 4h du matin j'envoi des messages, Faboul me répond il ne dort pas ! je m'excuse pour l'heure d'envoi, je ne suis pas très limpide sur la réalité en dehors du TOR, comme dans un monde parallèle, envie de partager ce moment avec les potes !

Bref, je trace en marchant vers St Jacques, les jambes se détendent, les ampoules m'éclairent les pieds de petites douleurs vivifiantes.

Très content d'arriver à St Jacques, Céline se repose, je la laisse tranquille d'autant que la course est en réalité toujours neutralisée, seule la descente vers St Jacques m'était possible. Jeudi 6h25 (92h25 depuis le départ).

………
550 coureurs n'iront pas à St Jacques.

Luca : mercredi 00:40 (30ème)
Mika : mercredi 2:34 (39ème)
Valérick : mercredi 12:00 (101ème)
Arnaud : mercredi 12:05 (103ème)
Oleksandr Olivson : mercredi 17:40 (147ème)
Laurent : mercredi 19:02 (161 ème) - Laurent ira jusqu'au refuge du Grand Tourmalin.

Guillaume : mercredi 19:24 (164ème )
Qing Gao : mercredi 19:32 (167 ème )
Moi : jeudi 6:25 (211ème)

La tête de course :
Y a juste 6km avec quelques petites remontées ce n'est pas compliqué à gérer alors ça donne quoi pour les avions de chasses :

1er : Patrick Bohard (mardi 8:23)
2nd : Dan Doherty (mar 10:09)
3ème : Gianluca Galeati (mar 10:19)
4 ème : Christophe Le Saux (mardi 10:24)
5 ème : MASAHIRO ONO (mar 13:17)
6 ème : Pablo Criado Toca (mar 13:29)
7 ème : mathieu jean claude (mar 14:09)
8 ème : Oscar Perez Lopez (mar 14:33)
9 ème : Peter Kienzl (mar 15:33)
10ème : EOIN KEITH (mar 16:01) – dernier passage dans le top 10, il finira à Ollomont 30 ème.


………

St Jacques
Pendant près de 2h, je vais me refaire les jambes avec des étirements et des massages, les voyants sont au vert, après 5h de sommeil, j'ai hâte de poursuivre l'aventure.

Autour de moi, les coureurs et coureuses sont très calmes et déterminés, notamment les italiennes, on voit bien que malgré les efforts à fournir tout le monde veut aller au bout, quelque soit le chrono, ici les gens sont toujours motivés.

La radio posée sur la table laisse entendre les conversations entre le pc course, les différents ravitos et ceux partis en montagne, ça parle de visibilité, le reste je ne sais pas. A 8h20, un bénévole hausse la voix pour qu'on l'écoute, "la course est annulée, la météo ne permet de continuer"…"ceux qui veulent rentrer en bus doivent se signaler"…manque de visibilité, on ne voit pas à 10m (impossible de voir les fanions, de plus le vent souffle fort, à Grenoble on me prévient que ça décoiffe, JMB a peur pour sa toiture 170km/h !).

Fin de l'aventure TOR à St Jacques 222km et plus de 15000md+. Restait 110km. D'abord très déçu et triste, je suis quand même très satisfait de ce que j'ai découvert, heureux d'avoir partager cette édition avec Céline, un truc de dingue ! J'informe tout le monde par SMS.

Vos messages m'ont fait le plus grand bien, je vous remercie, y compris LoL qui se demande ce que je fais ?! Tiago avait bien raison "l'important c'est de durer !".

………
Le reste de la course :

St jacques (222km) - Valtournenche IN (236km) :

617 coureurs n'iront pas à Valtournenche.

Luca : mercredi 5:02 (25ème )
Mika : mercredi 8:18 (40ème )
Arnaud : mercredi 15:59 (92ème )
Valérick : mercredi 16:18 (94ème )
Oleksandr Olivson : mercredi 22:17 (143ème ) il améliore son classement 2014 (153ème) mais ne pourra pas poursuivre.

La course est neutralisée vers 20h30 mercredi soir, ceux qui sont entre deux refuges ou bases de vie peuvent continuer jusqu'au point suivant, excepté à Crest où l'on peut descendre vers St Jacques mais c'est peut être le cas aussi pour les autres secteurs descendants d'où des arrivées après 20h30 à certaines étapes.

La tête de course :
La course n'étant neutralisée que le mercredi soir, les coureurs du Top 10 avancent et franchissent des étapes que j'aimerai connaître un jour, en attendant Patrick Bohard creuse son écart :

1er : Patrick Bohard (mardi 11:55)
2nd : Dan Doherty (mar 13:46)
3ème : Christophe Le Saux (mardi 13:46)
4 ème : Gianluca Galeati (mar 14:17)
5 ème : MASAHIRO ONO (mar 16:47)
6 ème : Pablo Criado Toca (mar 17:24)
7 ème : Oscar Perez Lopez (mar 17:24)
8 ème : mathieu jean claude (mar 17:37)
9 ème : Peter Kienzl (mar 18:42)
10ème : Shogo Mochizuki (mar 19:54)


Section 6 : Valtournenche – Ollomont (44km – 2702md+)

Valtournenche Out :

Pour repartir de Valtournenche fallait y être avant la neutralisation du mercredi soir (20h30), à ce jeu là peu de coureurs peuvent repartir.

41 coureurs entrés dans la base vie de Valtournenche n'en sortent pas. 105 coureurs sortent de Valtournenche et 658 ne l'atteignent pas ou n'en sortent pas.

Luca : mercredi 5:57 (24ème )
Mika : mercredi 9:22 (42ème )
Arnaud : mercredi 17:13 (92ème )
Valérick : mercredi 19:01 (98ème ) – Il me dira plus tard avoir eu une tendinite du releveur ne lui permettant plus de suivre Arnaud.

La tête de course :
Valtournenche, 5ème base de vie, ont ils pris une douche ? Ça serait étonnant à ce niveau pas le temps pour l'hygiène corporel, niveau sommeil une grosse sieste, en journée ça sert à rien, autant poursuivre...

1er : Patrick Bohard (mardi 12:24) – arrêt 29min
2nd : Christophe Le Saux (mardi 14:20) – arrêt 34min
3ème : Dan Doherty (mar 14:36) – arrêt 50min – Il abandonnera avant Cuney (douleur genou).
4 ème : Gianluca Galeati (mar 15:03) – arrêt 46min
5 ème : MASAHIRO ONO (mar 17:51) – arrêt 1h04
6 ème : Oscar Perez Lopez (mar 17:53) – arrêt 29min
7 ème : Pablo Criado Toca (mar 17:56) – arrêt 32min
8 ème : Peter Kienzl (mar 18:52) – arrêt 10min
9 ème : mathieu jean claude (mar 18:55) – arrêt 1h18
10ème : Shogo Mochizuki (mar 20:21) – arrêt 27min


Valtournenche (236km) – Cuney (257km) :

695 coureurs ne verront pas Cuney.

Luca : mercredi 12:55 (23ème )
Mika : mercredi 15:34 (30ème )

La tête de course : les 3 premiers passent le mardi les autres le mercredi.

1er : Patrick Bohard (mardi 17:55)
2nd : Christophe Le Saux (mardi 20:41)
3ème : Gianluca Galeati (mar 21:20)
4 ème : Oscar Perez Lopez (mer 00:10)
5 ème : mathieu jean claude (mer 00:38)
6 ème : Pablo Criado Toca (mer 1:21)
7 ème : MASAHIRO ONO (mer 1:22)
8 ème : Peter Kienzl (mer 1:48)
9 ème : Shogo Mochizuki (mer 3:25)
10ème : Philippe Verdier (mer 7:11)


Cuney (257km) - Oyace (271km) :

50 coureurs passent à Oyace.

Luca : mercredi 16:55 (15ème mais bug pointage pour 8 coureurs)
Mika : mercredi 20:14 (28ème mais bug pointage pour 8 coureurs) – la course est bloquée, il ne peut pas poursuivre dommage il a tout cartonné !

La tête de course : Patrick reste le seul à arriver mardi à Oyace sur cette section il a mis un gros écart à ses poursuivants. JC remonte encore d’une place. Le groupe est à ce moment de la course bien « éclaté », 11h14 entre le 1er et le 9ème :

Christophe Le Saux a failli abonné à Oyace (poumons et genoux).

1er : Patrick Bohard (mardi 21:37)
2nd : Christophe Le Saux (mer 00:16)
3ème : Gianluca Galeati (mer 1:17)
4 ème : mathieu jean claude (mer 4:41)
5 ème : Oscar Perez Lopez (mer 4 :42)
6 ème : MASAHIRO ONO (mer 4 :54)
7 ème : Pablo Criado Toca (mer 5:49)
8 ème : Peter Kienzl (mer 7:45)
9 ème : Shogo Mochizuki (mer 8 :51)
10ème : Philippe Verdier (mer ) bug.


Oyace (271km) – Ollomont (283km) :

34 coureurs arriveront à Ollomont.

Luca : mercredi (21 :17) 22ème - Il ne pourra pas repartir, la course est neutralisée puis arrêtée, grosse déception pour lui.

1er : Patrick Bohard (mer 2 :41)
2nd : Gianluca Galeati (mer 5 :49)
3ème : Christophe Le Saux (mer 7 :07)
4 ème : MASAHIRO ONO (mer 9 :02)
5 ème : mathieu jean claude (mer 9 :32)
6 ème : Pablo Criado Toca (mer 10 :20)
7 ème : Oscar Perez Lopez (mer 11:00)
8 ème : Peter Kienzl (mer 12 :23)
9 ème : Shogo Mochizuki (mer 12 :50)
10ème : Julio Cernuda Aldecoa (mer 14 :05)

Section 7 Ollomont – Courmayeur (48km – 2880md+) :

Ollomont Out :
6ème et dernière base de vie, c’est le moment de mettre des habits propres et de se laver les dents, JC gratte du temps sur son lavage de dent et repart 4ème, Ono prend son temps comparé aux autres. Le 1er a 3h06 d’avance.

15 coureurs repartent avant la neutralisation du mercredi soir.

1er : Patrick Bohard (mer 3 :14) – arrêt 33min
2nd : Gianluca Galeati (mer 6 :20) – arrêt 31min
3ème : Christophe Le Saux (mer 7 :07) – arrêt 40min
4 ème : mathieu jean claude (mer 9 :42) – arrêt 10min
5 ème :MASAHIRO ONO (mer 10 :32) – arrêt 1h30
6 ème : Pablo Criado Toca (mer 11 :04) – arrêt 44min
7 ème : Oscar Perez Lopez (mer 11:51) – arrêt 51min
8 ème : Shogo Mochizuki (mer 13 :17) – arrêt 27min
9 ème : Peter Kienzl (mer 13:21) – arrêt 58min
10ème : Julio Cernuda Aldecoa (mer) bug


Ollomont (283km) – St Rhémy en Bosse (303km) :

Reste 10 coureurs en course…encore 2h38 d’avance entre le 1er et le 2nd .

1er : Patrick Bohard (mer 9:27)
2nd : Gianluca Galeati (mer 12 :05)
3ème : Christophe Le Saux (mer 12 :55)
4 ème : mathieu jean claude (mer 14 :10)
5 ème :MASAHIRO ONO (mer 15 :00)
6 ème : Pablo Criado Toca (mer 16 :23)
7 ème : Oscar Perez Lopez (mer 18 :18) – ne pointera pas à Bonatti fin de course
8 ème : Shogo Mochizuki (mer 18 :43) – ne pointera pas à Bonatti fin de course
9 ème : Peter Kienzl (mer 18 :59) – ne pointera pas à Bonatti fin de course
10ème : Julio Cernuda Aldecoa (mer 20 :02) – ne pointera pas à Bonatti fin de course

St Rhémy en Bosse (303km) – Bonatti (321km) – Bertone (328km) – Courmayeur (332km) :


Pablo Criado Toca est bloqué à Bertone avant de pouvoir faire les 4 derniers kilomètres. Patrick Bohard voit son avance fondre, il en bave dans les dernières montées, le 2nd fini à seulement 24min.

Sur la partie Gressoney – Courmayeur, 132km, les premiers ont souffert cette année en mettant 40h contre un peu plus de 30h les meilleures années…édition difficile avec seulement 6 lauréats au BTS. Va falloir sans doute redoubler une année de plus pour l'avoir ce TOR..


…….

Polenta à Niel
Le vendredi commence une nouvelle journée, après un retour à la casba on revient comme pour le départ avec mes parents, Tiago (tout content d'être là) et Céline. On profite des rayons du soleil de la vue sur la Dent du Géant. C'est défilé des coureurs dans les rues avec passage de l'arche d'arrivée, faudra revenir la passer pour de vraie…

Ensuite on file tous à Dolonne pour la cérémonie de remise des prix, on est tous appelé à défiler devant le podium, grosse ambiance, on est comme des enfants.

L'occasion de finir des conversations de sourds entre coureurs en manque de sommeil, certains répètent à l'infini les mêmes phrases, d'autres n'écoutent pas les questions, en gros c'est un peu chacun apporte ses réponses à toi de trouver les questions…

Grégoire Millet me file quelques tuyaux sur les ampoules, les releveurs et les genoux. Il avait 2nd en 2012 et aussi maudit les hoka en 2011 après Cogne (TFL).

Maître Ono et Chubaka (quoi je suis gros ?)
L'Ukrainien me dit que son compatriote après l'arrêt de la course a pris son gps pour rentrer à Courmayeur à pied puis est en train de gravir le Mont Blanc…ha il est bien atteint son pote, au moins il rentabilise le déplacement.

Merci encore pour tous vos messages et d'avoir pris le temps de suivre cette course unique. Attention, j'ai commencé comme vous à la suivre et j'ai fini avec un dossard…prenez garde !

A bientôt dans la vraie vie, suis un peu perché là haut pour le moment…


Le classement après nettoyage de la base donne officiellement (sont pris en compte les derniers pointages numériques, les coureurs ayant pour certains été plus loin) :

Luca (Ollomont) : 83h17 22ème
Mika (Oyace) : 82h14 36ème
Arnaud (Valtournenche out) : 79h13 90ème
Valérick (Valtournenche out) : 81h01 96ème
Oleksandr (Valtournenche in) : 84h17 142ème
Laurent (St Jacques) : 81h02 158ème
Guillaume (St Jacques) : 81h24 161ème
Qing Gao (St Jacques) : 81h32 164ème
Moi (St Jacques) : 82h25 208ème
Alexandre (St Jacques) : 82h33 216ème
Jean Michel (Gressoney) : 83h55 403ème


vidéos :
Celle d'Arnaud qui transmet bien l'ambiance
https://www.dailymotion.com/video/x3coic8_tor-des-geants-2015_sport





Commentaires

Articles les plus consultés